samedi 21 novembre 2009

Beau toxique


Mes amis croient souvent que je suis snob parce que mes gâteaux d'anniversaire sont signés par des pâtisseries où le gramme de sucre vaut son équivalent d'or alors qu'il s'agit juste pour moi de respecter un grand principe de vie : jamais les bougies ne doivent coûter plus cher que le gâteau. Les années avançant, les gâteaux deviennent hors de prix. That's life! Un matin (pas demain matin hein), je rentrerai dans ma salle de bain et malgré ses apparences de rayonnage de Sephora, le miroir m'apprendra brutalement que l'acide hyaludrique au retinol A hydro-sulfuré n'est PAS si efficace. Après quelques heures d'effondrement intérieur genre 2012, le film, ma résolution sera faîte : il me faudra une seringue là de suite. Malgré mon courage vacillant, je piquerai et j'injecterai vaillamment dans la peau du front l'élixir plastifiant avec l'espoir d'une Bernadette. Bien entendu, comme je suis allergique à à peu près tout, il est probable que la tentative fasse passer Elephant man, le film, pour une publicité L'Oréal à la vue du résultat. Qu'importe, imaginons que cela dégonfle. Et là, enfin l'extase !

Les yeux écartillés, les paupières sous poppers, les sourcils au garde à vous et le front lisse comme une barbie avant ménopause, j'aurai enfin cet air d'étonnement perpétuel, un peu comme si je venais d'apprendre que notre beau pays était passé au mariage entre diables. Le bonheur, je vous dis.

jeudi 12 novembre 2009

Talons et crampons


Cette deuxième saison des chroniques du Diable manque un peu de saveur, non ? Alors retournons (hum) un moment dans les contrées torrides et infernales et parlons un peu de sexe ! Enfin, je veux dire de sport. J'aurais pu consacrer ce post à une actualité récente particulièrement fournie sur les troubles rapports des diables et du sport. Du refus d'une équipe de foot d'outre-périph de toucher les balles des joueurs du Paris Foot Gay (la réconciliation droite aux buts est semble-il bien engagée) jusqu'aux mots tendres de "petite tarlouze" (tarlouze OK, mais "petite" faut pas pousser), adressés à un joueur par un Président de club à la finesse proverbiale (la photo qui tue), les sujets de réjouissance ne manquent pas. Je préfère cependant partager avec vous un étonnement éternel sur l'hypocrisie des diables et des mortels dans ces lieux de sudation au masculin, là où le réconfort suit l'effort, à savoir les vestiaires et salles d'eau partagés dans les clubs, les "gyms" comme on dit à Montréal. D'un côté, les diables qui prétendent ne fréquenter ces temples du musc que par amour de la fonte des graisses (ha si seulement c'était aussi un effet du réchauffement planétaire) ne sont que de vilains menteurs. D'un autre, les mortels qui, après avoir embrassé leur copine (véridique), passent une heure dans le plus simple appareil, de l'urinoir ( ! esprit pratique, me direz-vous) à la douche et au sauna, en jouant du muscle au son de viriles éructations, me sont pour le moins suspects. Je rassure ces dames : il y a aussi quelques mortels spécimens au regard apeuré qui gardent leur slip comme un rempart avec barbelés et armes de dissuasion. J'ai, évidemment, tendance à voir le Mal partout. Mais entre la statue grecque mais mortelle qui s'amuse à venir se doucher systématiquement à mes côtés et le Diable qui affecte une indifférence totale avec le regard bovin de mise en ces lieux (argh, il est bien musclé de partout ! ) ... qui est le plus hypocrite ?

Ces petits jeux réciproques ne sont pas bien méchants. Ils me font de loin préférer les gyms old school à l'ambiance mixte et bon enfant aux élevages ultra-modernes de pintades stéroidées que sont devenus certains clubs de la capitale. Certains diables ont le réflexe pavlovien de transformer tout endroit humide en backroom, moi je milite pour garder à ces lieux interdits aux filles leur amusante ambiguïté. C'est bien plus drôle.

mardi 10 novembre 2009

Chute des murs ?


Ha cette obsession mortelle pour la maçonnerie fût-elle invisible : monter les murs, se lamenter sur leur existence, appeler à leur destruction pour mieux rêver d'un monde pataugeant dans la tolérance et la fraternité universelles, quelle blague franchement ! Je n'évoquerai ici que le mur dont je parcours les aspérités depuis des années, celui qui s'érige plus ou moins haut, plus ou moins réel, entre diables et mortels. Entendons nous, il n'est point question de s'en réjouir ! J'entends d'ici les partisans du droit à l'indifférence mais je les invite à lire les commentaires ou réactions qui parsèment le web dès que les diables sont invoqués, ou juste évoqués. On ne peut évidemment que saluer les nombreuses passerelles qui traversent ce mur depuis des années maintenant. Mais à l'apparition de toutes ces portes et ces fenêtres (et pleins d'autres ouvertures que je vous laisse imaginer, petits malins) pourquoi encore rêver de sa disparition complète ? Plutôt qu'une illusoire sympathie automatique et politiquement correcte pour l'autre côté, n'est ce pas plus simplement l'empathie qui nous manque. Préférer comprendre les différences à cette abominable et condescendante notion de tolérance. Comprendre que des parents mortels puissent avoir rêvé d'autres choses, comprendre que les diables aient envie des mêmes droits, comprendre l'ignorance, les doutes, les clichés, les questions plus ou moins adroites. Comprendre plutôt que nier est à mon sens le moyen d'éviter les batailles perdues d'avance et de ne pas se prendre le mur en pleine face.

Alors, laissons ce mur invisible là où il est, cessons de trépigner en exigeant sa destruction, reconnaissons le, cartographions le pour mieux le passer dans les deux sens (ou pour s'amuser dessus en funambuliste bi). Un mur, c'est là pour ça : être ébréché, troué, franchi, traversé, contourné, et finalement ... sauté bien sûr. Faisons le mur avec un peu d'humour.

dimanche 8 novembre 2009

Cadeau



Pour célébrer ce glorieux retour au plus haut des cieux, le Diable vous propose un deuxième post de nuit (bon, c'est exceptionnel dans tous les sens du terme) avec cet Everest du kitch, duel au sommet entre la blondasse et la rouquine (j'adore, on se croirait dans Dynastie). Najoua a encore frappé et je n'ai plus les mots pour célébrer le grandiose... Il y a des jours où le Diable reste sans voix. C'est aussi une petite vengeance personnelle envers M dont le concert au SDF a été l'une des pires soirées de ma vie. Je nous revois, Diablotin et moi, dans cette chape de glace née d'une stupide dispute ... heureusement, il y aura Bruxelles. Alors oui je sais, vous n'en pouvez plus de ma générosité, mais comme dirait Marie Laforêt (il faudra que je vous en reparle de celle là), c'est cadeau ...


Enjoy :-)

Le Diable 2



Les silences ne s'expliquent pas. La fin d'été a été une succession de jours d'orage pour le Diable et Diablotin. Le Styx n'est décidément pas un long fleuve tranquille et c'est sans doute bien ainsi, la routine n'est-elle pas la pire des choses ? La sortie des eaux tumultueuses et cette odeur apaisante d'herbe après la pluie sont néanmoins un vrai plaisir que je goûte comme un nectar retrouvé, pareil mais différent. Bon, il est désormais clair que le Diable n'alimente pas ses chroniques à l'encre des romantiques tourments ! Moi, qui ai été bercé par les auteurs du 19e, je ne ponds mes humbles bafouilles que l'esprit léger et taquin. Soirée saignante à point cette semaine avec Diablotin, l'invitation m'a été adressée à l'occasion de la sortie de la saison 2 de True Blood en France, série à la métaphore limpide (suivez mon regard) que je crois vous avoir déjà recommandée. Diable ou vampire, faut-il choisir ?

Je m'adresse à vous petits mortels comme si j'étais persuadé que vous veniez chaque jour sur ces pages depuis deux mois de mutisme. Ha la prétention du Diable ! Si un ou deux d'entre-vous passe malgré tout par ici, qu'il prévienne les autres que Malin est de retour.

jeudi 20 août 2009

Va te faire voir (Poli kala - épisode 2)


Le sport national grec n'est pas celui auquel vous pensez. Il s'agit bien d'aller se faire voir chez eux pourtant. Dès que le soleil décline et enfonce en bouillonnant la ligne qui sépare les bleus du ciel et de la mer Egée, c'est l'heure du "je n'ai rien à me mettre !". Il s'agit de ne pas passer pour un plouc ou encore pire pour un touriste américain. Pour cela, il est indispensable de participer au grand jeu de la promenade du soir. Il a lieu partout, Athènes, Paros, Mykonos town bien sûr. Les autochtones choisissent avec soin leur tenue et sans doute également celle de leur partenaire car il est très important d'exhiber aussi sa moitié, qu'elle soit pour la nuit ou pour la vie importe finalement assez peu pourvu qu'elle attire les regards. Le degré de légèreté de certains tissus et la longueur de certaines jupes ne permettraient pas aux jeunes grecques décolorées de faire trois pas dans une rue de Paris. Les Apollons locaux affectionnent particulièrement les pantalons très blancs et les chemises très cintrées (voire trop si excès de pita), l'option ouverte sur toison est toujours bienvenue. Le port de lunettes de soleil à 23 heures n'étonnera personne. Ainsi, la promenade peut durer des heures, le nombre de tours du quartier ou du village n'est pas un problème, ne pas hésiter à passer dix fois au même endroit pour être bien sûr d'avoir été regardé.

Evidemment, les diables se jettent avec gourmandise sur cette coutume hellenique et elle atteint des sommets de sophistication à Mykonos. On peut aimer ou détester. le Diable s'y prête volontiers. Je vous laisse imaginer les containers de vêtements et accessoires divers nécessaires pour tenir trois semaines à ce rythme. Heureusement que Diablotin a quelques facilités sur les excédents bagages !

mercredi 12 août 2009

Oh de Cologne !

Pour se remettre du choc émotionnel violent que constitue tout retour de vacances (et quand il s'agit de revenir de TROIS semaines dans les cyclades, c'est carrément un traumatisme), le Diable a non seulement boudé les chroniques style "post en grève" mais aussi s'est embarqué pour Cologne dès le week-end qui a suivi en guise de sas de décompression. Drôle d'idée d'aller jaser NRW (cela ne veut pas dire que je suis agacé, juste Nordrhein-Westfalen) me direz vous, eh bien justement le Diable maîtrise (enfin, maîtrisait dans ses jeunes années) la langue de Goethe, c'eût quand même été dommage de ne pas lire Faust dans le texte. En dehors de s'exercer la langue en compagnie de Diablotin, ce week-end fut surtout l'occasion de constater que les diables d'outre-rhin ne la jouent pas petite queue quand il s'agit de fierté. Une semaine complète de CSD (Christopher Street Day) et le sentiment que nous aurions quelques leçons à prendre en terme de fête et de convivialité. On peut rester perplexe devant les devantures de boucherie qui arborent les couleurs de la cause, mais voir tout le centre-ville dédié à l'événement arc-en-ciel et les hordes de garçons et filles qui l'envahissent reste assez impressionnant. Je ne suis pas fan des parties qui réunissent des milliers de gym-queens n'étant ni musclor ni Xfactor mais je dois avouer que la méga-soirée à L'Arena valait le déplacement à elle-seule. Bon, il faut quand même exercer son parisianisme malicieux : certes, les indigènes sont bien faits, ouverts, chaleureux et bien plus accueillants que les divas de la ville lumière. Ceci étant, il faut quand même avoir un certain goût pour les sexualités extrêmes, trait connu de nos amis germains.

Ainsi un fétichisme appuyé pour les sandales et la bière vous permettra de mieux vous adapter que votre panoplie Paul Smith et gin tonic. Le seul désagrément du week-end aura été de croiser à chaque détour de rue, coin de dance floor ou stand de saucisses (miam les Krakauer) un individu étrange atteint de TOC gestuels épuisants. C'est en tapant innocemment sur YouTube que nous sommes retombés dessus. Impossible d'y échapper, je vous dis (voir vidéo).