jeudi 20 août 2009

Va te faire voir (Poli kala - épisode 2)


Le sport national grec n'est pas celui auquel vous pensez. Il s'agit bien d'aller se faire voir chez eux pourtant. Dès que le soleil décline et enfonce en bouillonnant la ligne qui sépare les bleus du ciel et de la mer Egée, c'est l'heure du "je n'ai rien à me mettre !". Il s'agit de ne pas passer pour un plouc ou encore pire pour un touriste américain. Pour cela, il est indispensable de participer au grand jeu de la promenade du soir. Il a lieu partout, Athènes, Paros, Mykonos town bien sûr. Les autochtones choisissent avec soin leur tenue et sans doute également celle de leur partenaire car il est très important d'exhiber aussi sa moitié, qu'elle soit pour la nuit ou pour la vie importe finalement assez peu pourvu qu'elle attire les regards. Le degré de légèreté de certains tissus et la longueur de certaines jupes ne permettraient pas aux jeunes grecques décolorées de faire trois pas dans une rue de Paris. Les Apollons locaux affectionnent particulièrement les pantalons très blancs et les chemises très cintrées (voire trop si excès de pita), l'option ouverte sur toison est toujours bienvenue. Le port de lunettes de soleil à 23 heures n'étonnera personne. Ainsi, la promenade peut durer des heures, le nombre de tours du quartier ou du village n'est pas un problème, ne pas hésiter à passer dix fois au même endroit pour être bien sûr d'avoir été regardé.

Evidemment, les diables se jettent avec gourmandise sur cette coutume hellenique et elle atteint des sommets de sophistication à Mykonos. On peut aimer ou détester. le Diable s'y prête volontiers. Je vous laisse imaginer les containers de vêtements et accessoires divers nécessaires pour tenir trois semaines à ce rythme. Heureusement que Diablotin a quelques facilités sur les excédents bagages !

mercredi 12 août 2009

Oh de Cologne !

Pour se remettre du choc émotionnel violent que constitue tout retour de vacances (et quand il s'agit de revenir de TROIS semaines dans les cyclades, c'est carrément un traumatisme), le Diable a non seulement boudé les chroniques style "post en grève" mais aussi s'est embarqué pour Cologne dès le week-end qui a suivi en guise de sas de décompression. Drôle d'idée d'aller jaser NRW (cela ne veut pas dire que je suis agacé, juste Nordrhein-Westfalen) me direz vous, eh bien justement le Diable maîtrise (enfin, maîtrisait dans ses jeunes années) la langue de Goethe, c'eût quand même été dommage de ne pas lire Faust dans le texte. En dehors de s'exercer la langue en compagnie de Diablotin, ce week-end fut surtout l'occasion de constater que les diables d'outre-rhin ne la jouent pas petite queue quand il s'agit de fierté. Une semaine complète de CSD (Christopher Street Day) et le sentiment que nous aurions quelques leçons à prendre en terme de fête et de convivialité. On peut rester perplexe devant les devantures de boucherie qui arborent les couleurs de la cause, mais voir tout le centre-ville dédié à l'événement arc-en-ciel et les hordes de garçons et filles qui l'envahissent reste assez impressionnant. Je ne suis pas fan des parties qui réunissent des milliers de gym-queens n'étant ni musclor ni Xfactor mais je dois avouer que la méga-soirée à L'Arena valait le déplacement à elle-seule. Bon, il faut quand même exercer son parisianisme malicieux : certes, les indigènes sont bien faits, ouverts, chaleureux et bien plus accueillants que les divas de la ville lumière. Ceci étant, il faut quand même avoir un certain goût pour les sexualités extrêmes, trait connu de nos amis germains.

Ainsi un fétichisme appuyé pour les sandales et la bière vous permettra de mieux vous adapter que votre panoplie Paul Smith et gin tonic. Le seul désagrément du week-end aura été de croiser à chaque détour de rue, coin de dance floor ou stand de saucisses (miam les Krakauer) un individu étrange atteint de TOC gestuels épuisants. C'est en tapant innocemment sur YouTube que nous sommes retombés dessus. Impossible d'y échapper, je vous dis (voir vidéo).