samedi 30 mai 2009

Blonde inside


Le Letton n'est pas seulement un alliage métallique mal orthographié, ce n'est pas non plus un pléonasme désignant une dame au physique discriminant (laid thon, oui j'ai un goût certain pour les calembours consternants). Non, le Letton habite la Lettonie et il a le moral dans les sabots en ce moment car il subit l'une des pires versions de la crise traversée par l'espace économique européen. Heureusement, le Letton a des idées pour rester dans la même positive attitude que Lorie. Ainsi une parade de blondes est censée avoir lieu dans la capitale Riga afin de redresser ... le moral des baltes déprimés. J'ai diablement eu d'abord un peu de mal à imaginer en quoi la vue d'une cohorte de perruques platines peut redresser quoique ce soit. Après réflexion, et une petite transposition maligne, l'idée de voir sous mes fenêtres, au réveil par exemple, un défilé de jeunes ou moins jeunes mâles bien nés et bien formés dans une tenue avantageuse me paraît une tentative de panacée à tester pour bien commencer une journée. Je serai moins regardant que nos soyeux septentrionaux sur la couleur de poil...

Ha la crise ! Je vous avais déjà raconté certains de ses effets collatéraux, elle a aussi des effets horizontaux. Des dames que nous qualifieront chastement de professionnelles se plaignent dans le quartier couleur d'enfer d'Amsterdam que les clients marchandent désormais presque systématiquement le tarif des prestations. Diable ! Ce n'est déjà pas très classe d'aller aux dames, si en plus on marchande... à quand la carte discount et les promotions (b)low cost ?

mercredi 27 mai 2009

Nouvelle star et Nice people


Autant le Diable traverse sans angoisse aucune mers et océans d'un coup d'ailes, autant le périphérique puis la Loire ont toujours constitué pour moi des frontières lourdes de sens. Ce n'est donc pas sans une certaine excitation que j'ai passé le week-end à Nice avec Diablotin. Nice, sa promenade, ses mafias russes ou italiennes et ses vieux ... oui, j'ai quelques clichés sudistes sous les cornes. Les Nice people, dans l'imaginaire du malin, sont chaussées de platform shoes roses pailletées ou affublés de chaînes en or très brillant sur poitrails très velus, ce dernier point étant plutôt réjouissant. Nos promenades m'ont confirmé que Sophia Antipolis a tout d'une silicone vallée mais l'outil artisanal local pour travailler cette merveilleuse matière de synthèse est plutôt le bistouri que l'ordinateur. Classe et distinction subissent de rudes assauts environ tous les trois mètres, le tout dans une bonne humeur bruyante et sous le soleil exactement. Il faut accepter ou fuir. J'ai accepté les coiffeuses cagoles, les kakous trempés à l'after shave et les minots qui crachent sur les tramways ... le temps d'un week-end. Je n'ai même pas cillé lorsque la tapenade et autres tomates séchées nous ont été vendues sans ticket de caisse sur le marché ou que le taxi pour l'aéroport considéra comme inutile la mise en marche du compteur. Je me suis extasié sur la "plage" de cailloux, sonorisée au mauvais r&b et d'une saleté assez exceptionnelle. Le retour en capitale par un jour d'orage ne m'attrista pas trop malgré tout. Je ne suis pas encore assez ou déjà trop vieux pour la vie en bord d'azur.

J'ai été surpris d'apprendre hier soir que Thomas, le chérubin déchu de la Nouvelle Star, n'était pas originaire de Nice. J'ai suffisamment salué le courage du wonder boy en terme de visibilité pour me permettre d'écrire qu'au fil des titres infligés à nos diables oreilles par notre champion du gel intime (capillaire bien sûr), ma solidarité et mon sens communautaires ont assez rapidement atteint leurs limites. Vraiment et définitivement too mèche pour moi ce poussin laqué !

PS : merci ma fée pour l'image

mardi 19 mai 2009

Entre loups et chiens


Samedi, on ne veut pas dormir, soirée entre amis. Du coup, nous décidons de rentrer dimanche à la maison. C'est un choix heureux, ce qui nous attend aurait été tellement convenu pour une journée contre l'homophobie. Diablotin me tient la main dans la nuit. Au loin, je repère une meute de jeunes chiens, ils sont cinq ou six à lutter sur le trottoir contre les doses d'alcool trop fortes pour leur âge, la frustration peut-être aussi, deux filles viennent de quitter le groupe. Diablotin me tient la main dans la nuit qui s'attarde. Bien sûr, cette main peut être lâchée mais il n'en est pas question. Nous recevons les premiers aboiements sans surprise, un simple remake un peu ancien. Diablotin fait front et ses yeux verts sont à peine voilés de colère. Il sent ma main dans la sienne, je suis là. Un mépris incontrôlable remonte comme une nausée et déborde du regard que je verse à l'un des chiots qui jappe sur nos arrières. Les mots choisis par Diablotin atteignent un petit mec et lui raniment quelques neurones. Il est black, il sait les venins de la bêtise ordinaire. La meute se tait, muselée un moment. Nous tournons sans hâte dans notre rue en leur souhaitant une bonne nuit canine. Les jappements reprennent de plus belle et rebondissent sur les façades comme une parade sonore. Nous sourions. Diablotin me tient la main dans la nuit qui finit.

Ce n'est pas grand chose, juste une anecdote nocturne qui peut arriver à des diables, à des filles, à des mortels. J'ai presque de l'indulgence pour ces jeunes chiots plus bêtes que vraiment méchants. Un petit clapotis de vie, donc. Le plus indigeste est ailleurs, à l'intérieur, cette impression vaguement amère que ces trente années à peine dépassées n'ont servi à rien, qu'en quelques mots le diable se retrouve dans une cour de récré, les oreilles sifflant sous les aboiements, et cette nausée qui revient si facilement.

samedi 16 mai 2009

Homopolitain...


...ou métrosexuel ? C'est l'une des grandes questions existentielles qui vous occupent le cervelet lorsque vous promenez vos sabots dans les rues capitales. Je ne pense vexer personne si j'écris que nos masculins mortels s'inspirent tant et bien, et depuis plusieurs années maintenant, des diables tendances en terme de look and feel qu'il est parfois difficile de déméler le vrai du faux. Ces messieurs ne sortent désormais que griffés ou ayant au moins jeté un oeil au miroir de longues minutes. Certaines de mes amies m'assurent que le vol de crème de jour est devenu le larcin le plus fréquent dans les mortelles salles de bain. Comment voulez-vous dans ces conditions qu'un pauvre diable s'y retrouve ? Repéré du coin de l'oeil, parfumé, les lunettes et le sac assortis à la barbe de trois jours, avec néammoins cet air de naïveté qui devrait nous alerter que nous faisons fausse route, le métrosexuel erre sur le trottoir. Bon Diable, vous sortez déjà les crocs à 50m et paf ! Madame déboule du coin de la rue, toutes voiles et trolls dehors. Très fière de son accessoire branché, elle s'en rapproche à grand pas non sans avoir vérifié d'un mouvement circulaire qu'il avait mis la bave aux lèvres à la moitié du 4ème arrondissement. Pendant que les codes vestimentaires sont un grand combat à Paris, les diables qui en ont vont encore se faire insulter et agresser à Moscou ce week-end.

Comme chaque année, le maire déclare la manifestation "oeuvre de Satan". Les délégations officielles du kitchissime concours de l'Eurovision qui a lieu dans la ville même ont fait une étonnante déclaration
"Nous serons en tête du cortège avec nos accréditations au risque de nous faire taper dessus. Nous soutenons la Gay Pride, et l'Eurovision est un concours très apprécié par les gays du monde entier. Nous manifesterons face aux forces de l'ordre !" Je laisse cette information à méditer à ceux qui pensent que tout est gagné.

mercredi 13 mai 2009

Sus aux dessous


Je ne sais pas quel dard vous pique depuis quelques jours, amis mortels, mais les slips, strings et autres tangas (non, ce n'est pas une boisson) envahissent votre actualité. Le premier coup de boutoir (hum) est venu par les femmes. Une association dénommée "les tumultueuses" a fait des remous en débarquant dans la piscine des Halles et en enlevant le haut pour "dénoncer la différence de traitement entre hommes et femmes". La flottabilité ainsi libérée, elles ont barboté une quinzaine de minutes avant de rentrer au vestiaire sous les regards timides de ces messieurs. La mise à nu est décidément à la mode, et je n'ose imaginer à quoi va ressembler la parade des diables dans les rues de Paris fin juin ! Ces dames, décidément gonflées à l'hélium, ont également, au Royaume-Uni cette fois, fait plier Marks & Spencer qui proposait les gros bonnets à des prix supérieurs aux tailles moins généreuses de soutien-gorge (à partir du F pour les férus d'alphabet). "We boobed" (on s'est planté, je vous laisse deviner la malice so british de la formule) a reconnu M&S. Du côté où ça fait mâle, une gentille lectrice tout à fait désintéressée me signale le lancement par l'élastique d'un shorty masculin (la version métrosexuelle du boxer) avec une poche horizontale intérieure pour remonter les virilités les plus déprimées. Dim sortirait en discrétion ce produit ciblé qui pour le moment n'a pas montré le bout de sa queue sur le net (je cherche toujours). Si vous en avez un sous la main ou ailleurs, faîtes nous partager vos premiers essais.

Je signale à mon informatrice que le Diable porte avantageusement (si si) depuis belle lurette ce genre d'artifice à manier toutefois avec précaution. En effet, une fois le paquet cadeau ouvert, il faut tenir ses promesses ! Rien de pire qu'un Aussiebum qui fait pschitt ! Les diables sont par nature plus aventuriers en ces domaines et mesdames, si votre jules en est encore aux caleçons à nounours ou à coeucoeurs façon eighties, n'hésitez pas à me l'envoyer pour un stage de formation immersif.

Mise à jour : notre généreuse lectrice a retrouvé le dimoniak perdu... enjoy

dimanche 10 mai 2009

Un job d'enfer (Lost - épisode 2)



Jour 65 ? je ne sais plus, subi mon premier orage tropical, il paraît qu'il y en a pour deux mois, les trombes d'eau m'ont presque plaqué au sol, vive le crachin breton ! Jour 66 : le ciel est bleu, la mer me donne mal au coeur. Jour 67 : sodomisé Ben le bénitier, c'était romantique. Je préfère les cochons sauvages mais ils sont bien plus difficiles à attraper que mon coquillage préféré et puis, mon stock de préservatifs contre la grippe porcine est épuisé. Jour 68 : bleus à l'âme, vert de rage, que suis-je venu faire dans cette galère australienne ? Jour 69 : mon blog vient d'être interdit au moins de 18 ans, à la demande d'une association de protection animale. Jour 70 : ciel bleu ou pas, mer turquoise ou vert pisseux, m'en fiche. C'est décidé, je démissionne. J'ai rédigé ma lettre entre deux insolations mais je ne sais pas comment faire partir un recommandé. Pas de bureau de poste sur cette p#&?!! d'île. Jour 80 : je viens de relire mon contrat, le préavis est de trois mois, la corde a cassé quand j'ai voulu me pendre à une anémone de mer, même pour rire qu'on ne me parle plus jamais de vacances au soleil. Jour 85 : J'ai l'impression que le bernard-l'ermite me regarde bizarrement. J'ai peur. Suis rentré sous ma moustiquaire et j'ai pleuré très fort. Jour 90 : maman, viens me chercher !

Bref, vous l'aurez compris, je ne suis pas diablement convaincu que le petit gars ait décroché le job du siècle. Je lui conseille de bien négocier les clauses de retour et de se faire financer par le Queensland (ça ne s'invente pas !) à l'origine de cette idée les caisses de Meloxil et de Zoprac. Et vous, auriez vous posé votre candidature ?

vendredi 8 mai 2009

Un job d'enfer (Lost - épisode 1)

Bloody hell, I got the job! Jour J : arrivée sur l'île, le ciel est bleu, la mer turquoise. Le bateau est parti maintenant, tout n'est qu'azur et émeraude, senteurs sucrées de ma nouvelle demeure, une superbe villa. Jour 2 : le ciel est bleu, la mer turquoise, petit tour de mon île, Dieu est mon voisin, je suis au paradis. Jour 3 : J'ai ouvert mon blog, je partage mon expérience avec le monde entier, c'est le rêve. Je leur montre le ciel bleu et la mer turquoise. Jour 6 : le ciel est bleu, la mer turquoise, maman a promis de m'envoyer des chocolats de chez Harrods. Jour 15 : les internautes me donnent des défis à réaliser, je poste les images le lendemain, ce que c'est drôle ! Jour 20 : Les chocolats sont arrivés ! Hélas tout a fondu pendant les deux semaines de transport. Du coup, je rape une noix de coco pour me faire des bountys. J'ai tout vomi, les oeufs de tortue, ça ne passe pas. Jour 30 : Le ciel, gna gna gna, posté les photos où je fais le tour de la plage à cloche-pied puis sur les mains, les défis des internautes sont vraiment super... cons. Jour 40 : j'ai abandonné le maillot, il n'y a anyway que les crevettes et mon postérieur que cela fait rougir. Ah si, hit de visites sur le blog quand j'ai ôté le slip. Jour 50 : ciel turquoise et mer bleue, pourquoi ai-je envie de pleurer ? Jour 60 : je suis super content, j'ai vu un nuage dans le ciel ce matin ! J'en ai parlé avec mon nouvel ami, un coquillage, je l'ai appelé Ben le bénitier.

Notre robinson en CDI va t'il continuer son journal ? Le nuage va t'il revenir ou partir sans laisser d'adresse ? Les crevettes sont-elles solubles dans l'eau salée ? Deux couches de crème solaire indice 20 équivalent-elles à un indice de protection 40 ? Y a t'il une vie sexuelle sur cette île ? Vous le saurez en lisant très bientôt Un job d'enfer (Lost - épisode 2) sur leschroniquesdudiable.fr

mercredi 6 mai 2009

Nightcrawler


Le Diable est une créature nocturne qui a écumé toutes les ténèbres et ténébreux parisiens du temps de sa splendeur. Née comme une bête autonome et indépendante sur les berges de Loire, ma vie éveillée a passé bien des crépuscules et retrouvé bien des petits matins sur les rives de Seine. Qui n'a regagné sa tanière en traversant le pont Alexandre III dans la brume de l'aube ne connaît rien des plaisirs capitaux. J'aime encore aujourd'hui ce philtre étrange qui peut vous faire passer des heures au côté de gens improbables que vous ne regarderiez même pas à la lumière crue du soleil, boucher impitoyable qui décortique tous nos défauts (surtout les vôtres). La nuit est une bonne fille, elle les gomme à sa manière. Hélas, le Malin trouve les clairs-obscurs de la ville lumière de plus en plus fades ! Acquitter ses dizaines d'euros pour finir en boîte comme une sardine au milieu des effluves de transpiration et de parfums au sexe incertain (d'accord, c'est mieux que les sexes au parfum incertain), devoir jouer des cornes pour espérer accéder au nirvana d'un gros (très gros) glaçon à peine parfumé au gin-to, subir une climatisation indigne d'un hôtel de passe du tiers-monde, patauger dans le cloaque des "WC" et retrouver chaque mois la même programmation cralie-fozy-vore, voici donc le programme de pauvres diables ! A moins de carburer aux substances qui vous élargissent la pupille, il faut vraiment être en diablotine compagnie pour apprécier.

C'était mieux ailleurs, c'est mieux avant... ou l'inverse ! Au risque de passer pour un nightcrawler un poil snob, je conseille à nos divas parisiennes des petits tours à London, Bruxelles ou Montréal (argh Lisboaaaaaa) pour découvrir ce que s'amuser veut dire. Elles en lâcheront peut-être cette moue permanente et cet air to have de pintade dérangée en pleine ponte qu'elles affectionnent en ces places to be.

dimanche 3 mai 2009

La Nouvelle Star sera vieille et laide



Bon, je glose encore sur cette émission cul-culte mais la haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité vient de frapper un grand coup pour les droits des minorités. Elle a émis une recommandation à propos de la "nouvelle star" en reprochant à la chaîne et à la production le règlement qui limite à 34 printemps le droit de venir nous casser les ... oreilles. Désormais, Kevin-Brian et Leïla-Joanna vont devoir affronter Marcel, Roger ou Denise et grâce à la Halde, Baltard sera l'arène des conflits inter-générationnels. On frémit à l'idée des chorégraphies à plusieurs que pourront éxécuter, dans tous les sens du terme, les futurs candidats mais après tout, pourquoi pas ? Vous connaissez sans doute le phénomène du moment : Susan Boyle, la dame d'âge certain révélée par l'émission Britain's got talent et visionnée par des millions de personnes sur le net. Le plus bizarre de cette histoire est que tout le monde relaie son aventure sur le mode "mon Diable, comment une femme aussi moche peut chanter aussi bien ?"

La cruauté de ces mises en gloire aussi soudaines qu'éphémères ne cesse de m'étonner. Il est acquis comme un fait que cette pauvre Susan est laide. C'est même l'un des ressorts de sa célébrité... Susan devient le symbole que voix d'ange et beauté du Diable ne vont pas forcément de pair. Pourtant, je ne chante pas si mal !