Ha cette obsession mortelle pour la maçonnerie fût-elle invisible : monter les murs, se lamenter sur leur existence, appeler à leur destruction pour mieux rêver d'un monde pataugeant dans la tolérance et la fraternité universelles, quelle blague franchement ! Je n'évoquerai ici que le mur dont je parcours les aspérités depuis des années, celui qui s'érige plus ou moins haut, plus ou moins réel, entre diables et mortels. Entendons nous, il n'est point question de s'en réjouir ! J'entends d'ici les partisans du droit à l'indifférence mais je les invite à lire les commentaires ou réactions qui parsèment le web dès que les diables sont invoqués, ou juste évoqués. On ne peut évidemment que saluer les nombreuses passerelles qui traversent ce mur depuis des années maintenant. Mais à l'apparition de toutes ces portes et ces fenêtres (et pleins d'autres ouvertures que je vous laisse imaginer, petits malins) pourquoi encore rêver de sa disparition complète ? Plutôt qu'une illusoire sympathie automatique et politiquement correcte pour l'autre côté, n'est ce pas plus simplement l'empathie qui nous manque. Préférer comprendre les différences à cette abominable et condescendante notion de tolérance. Comprendre que des parents mortels puissent avoir rêvé d'autres choses, comprendre que les diables aient envie des mêmes droits, comprendre l'ignorance, les doutes, les clichés, les questions plus ou moins adroites. Comprendre plutôt que nier est à mon sens le moyen d'éviter les batailles perdues d'avance et de ne pas se prendre le mur en pleine face.
Alors, laissons ce mur invisible là où il est, cessons de trépigner en exigeant sa destruction, reconnaissons le, cartographions le pour mieux le passer dans les deux sens (ou pour s'amuser dessus en funambuliste bi). Un mur, c'est là pour ça : être ébréché, troué, franchi, traversé, contourné, et finalement ... sauté bien sûr. Faisons le mur avec un peu d'humour.