jeudi 5 février 2009

Diable des villes, Diable des champs

Comme je viens de déverser mon fiel sur la capitale, il faut quand même que je vous parle un peu de la province. Par ce mot, j'entends toute géographie qui se situe hors des arrondissements civilisés (liste sur demande)... des amateurs d'extrême parlent même d'aller au delà du périphérique mais je laisse ces contrées à Nicolas Hulot. Chaque fois que je ripaille avec des amis provinciaux, c'est le même cirque. Après la première bouchée Dalloyau enfournée, le mortel provincial se met à vous faire l'article sur sa région au dynamisme sans égal. Alors que vous prenez un soin extrême à ne pas laisser poindre la moindre once de parisianisme et que vous taisez avec pudeur votre vie palpitante, lui vous assène coups après coups : et la foire internationale de ceci, et l'unique église au vitrail inversé, et la qualité de vie de cela, et, et, et. Il ne manque pas non plus de vous plaindre de tant de stress, de railler nos sourires enjoués dans le métro ou de toussoter à cause de la pollution. Bref, il déroule sa démonstration tant et si bien qu'une adrénaline toute parisienne se déverse par flots dans vos veines.

Et là n'y tenant plus, Diable, vous prenez un air consterné : "tu vois, toi, cela fait une heure que tu essaies désespérément de convaincre que ton lieu de vie (ça veut dire région, ville, village, ton minable patelin quoi, c'est du parisien) est un must absolu (encore du parisien). Moi, j'ai juste à préciser que j'habite Paris et tout est dit. C'est toute la différence". Le provincial se tait enfin, déglutit le dessert by Hediard et vous assure que franchement vous êtes devenu un vrai snob de parisien.

4 commentaires:

Fée Clochette a dit…

mon très cher Méph,
Au prix de vous déplaire, ce matin à la lecture de votre texte, j'ai eu une soudaine envie de meurtre (je venais de passer quelques dizaines de minutes agréables en compagnie de gens que je ne connaissais ni de Fée ni de Diable, dans la chaleur fort agréable des sous-sols de notre capitale).
Parisienne et fière de l'être (d'ailleurs c'est bien la seule chose qui nous unit ;-) ), en temps normal, j'aurais rit aux éclats à la lecture de votre prose (que j'adore infiniment par ailleurs).
Mais ne nous devons pas vivre dans le même Parissss: vous celui d'en haut et moi celui du bas (avouez quand même que le contraire aurait été plus élégant, pour le Diable que vous êtes...mais passons). Bref, je suis arrivée à me demander si après ces derniers mois de galères dans les transports en commun parisiens, vous étiez encore en droit de faire éloge de ce petit village de Paris?
Mais après tout...vous avez bien tous les droits.
Baisers de la Fée

YouKnowWho a dit…

Ma petite fée, oui je connais les bas fonds et le Diable que je suis a forcément un goût certain pour ces enfers, fussent ils mécaniques. J'échange volontiers toutes vos gambades, nue et ailée, dans la rosée campagnarde contre une virée en métro :-)

Anonyme a dit…

Mais moi, j'adore Paris... On enlève le bruit, les odeurs, les pigeons, les gens pressés, fatigués, de mauvais poil, qui courent dans tous les sens... et Paris devient une ville formidable !

Tiens, il neige...

YouKnowWho a dit…

Le seul problème de Paris, ce sont les parisiens :-)