mercredi 11 février 2009

L'enfer vert kaki - épisode 2


Ha le survêtement bleu ! Jamais je ne subis un tel traumatisme vestimentaire, à part peut être à ma première soirée disco au Queen. Ce bout de tissu qui gratte vous dédiabolise avant que vous ne vous en rendiez compte. La discipline de nos troupes repose en fait sur cette arme de persuasion massive. J'y succombais, lobotomisé en quelques jours. Bon, entretemps, j'avais accepté l'offre de la blouse blanche d'être réformé. La caserne croulait sous les recrues, certains dormaient par terre, il fallait dégraisser. Je me sacrifiais donc dans un bel élan. Je comptais rentrer chez moi en quelques heures, la blague du parcours du non combattant dura trois mois. Dans un sursaut créatif, le médecin m'avait affublé d'une allergie à la poussière incompatible avec la vie de troupe. On m'envoya donc à l'hôpital militaire pour ... vérifier la réalité de ce douloureux problème. Après avoir bouché les lavabos ou toilettes de tous les antihistaminiques qu'on tentait de m'administrer, à force d'un régime aux fraises citronnées, je parvins au bout de trois semaines à produire deux boutons d'urticaire que je me dépêchai d'aller faire constater. L'affaire était entendue, j'étais réformé. Je retournai serein à la caserne et repris contact brutalement avec la "graditude". A chaque hiérarchique croisé, je me faisais agresser pour cause de non salut réglementaire. J'étais bien en peine de saluer, j'ignorais tout des grades et des parades gestuelles associées que tous avaient appris en mon absence. J'avais quitté des jeunes gens bien nés en bavardant philosophie (j'exagère un peu). Je les retrouvais avec perplexité frôlant l'hystérie à la moindre trace de boue sur leurs rangers.

Impressionné par l'efficacité du conditionnement, je m'adaptai en affublant d'un "mon général" le moindre petit chef, avec un succès d'estime limité. Ayant appris que l'infirmerie vous jetait hors du lit à sept heures au lieu de cinq et disposait d'eau chaude le matin, je décidai de retrouver le luxe en y demandant mon transfert pour cause d'allergie évidemment. (pub) Dans l'épisode trois, le Diable affole des repris de justice et fait une sortie de placard improvisée pour sauver sa toison sous les douches.

6 commentaires:

Lo a dit…

Tout ceci est fascinant ! Je n'ai pas eu à effectuer mon service militaire donc je m'émoustille tout seul...
Mais j'ai donc, de surcroît, une envie incroyable de connaître la suite !
Vite vite !

Anonyme a dit…

J'adooooooooooore cette allergie à la poussière ! désopilant !

Anonyme a dit…

Elle me plaît bien, cette série...

YouKnowWho a dit…

Entre "têtes brulées" et "papa Schultz"... pour connaisseurs only

Fée Clochette a dit…

et bien voilà...la grève des scénaristes: mais où est donc passée l'épisode 3????

La Fée impatiente

YouKnowWho a dit…

Ben alors la Fée, c'était soirée foot ... pas de feuilleton lol