Je déverse sur ces chroniques des flux d'hormones mâles qui laisseraient volontiers penser que jamais un seul échec n'est venu paver cette route de conquêtes épiques. Bien entendu, il n'en est rien et j'ai en stock quelques jolis plantages bien cuisants. Je suis le Diable, donc le cuisant n'a rien de mortel, mais c'est quand même très désagréable et tout à fait nuisible à mes évangiles. Je ferai peut-être comme le fils de l'Autre, et de métaphores en ellipses, je n'écornerai pas ma légende. Comme vous êtes mes lecteurs préférés (en même temps, vous êtes les seuls !), je consens à la transparence. Je me souviens d'un stage à Paris, de ces stages intégrés à votre parcours d'étudiant, censés vous donner un avant-goût du monde du travail. En guise d'apéricube, j'aurais très volontiers croqué mon voisin de bureau. La quarantaine carnassière et le bronzage conquérant, Alain avait malheureusement le sourire voilé cet été là. En plein divorce, en plein doute existentiel, il me prenait pour son psy et s'effeuillait chaque jour un peu plus à coup de confidences intimes. Des clins d'oeil continuels et des approches tactiles quotidiennes dans les couloirs ne mirent pas longtemps à affoler tous mes cadrans. Le bouillant été parisien me dérégla le thermostat et, jeune diablotin innocent (si si), l'image de mon colocataire de photocopieuse ne me quittait plus, de jour comme de nuit. J'élaborais les scenarios (pluriel académique oui oui) les plus tourmentés pour attraper la bête au détour de la machine à café ou pire, d'un sanglot sur son couple à la dérive.
Alors, alors quoi, alors comment ? Ben alors, rien ! L'été ne fut meurtrier que pour mes illusions. Comme un bouquillon de l'année, je ne tentai rien et il ne se passa rien. Comme en cette matière, il n'y a qu'un moyen de découvrir la réalité de l'intérêt qu'on semble vous porter, mon quadra tout terrain restera pour moi un véhicule blindé, une trace d'été en forme de point d'interrogation sur mon pare-chocs amoureux. Piqué au vif, je décidai à la rentrée de devenir un expert en matière de mortels à croquer. Je choisis sans hésiter les cours du soir.
1 commentaire:
Mais c'est le résumé de toute mon adolescence que tu viens de faire là !?!
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