jeudi 30 avril 2009

Gruik ? Gruik !


J’ai déjà partagé avec vous quelques carnets de voyages en Hypocondrie, cette charmante destination touristique. Mon prochain trip est tout désigné : le Mexique bien sûr ! Cette nouvelle hystérie médiatique (l’avenir nous dira si elle était justifiée ou si on nous fait prendre, une fois n’est pas coutume, des vessies de porc pour des lanternes) est le terreau idéal pour que je me développe quelques symptômes bien à moi, histoire de participer un peu à cette foire au cochon collective. J’hésite un poil cependant, car il n’était déjà pas ultra chic de trépasser d’une grippe du poulet, mais rendre l’âme, concept potentiellement difficile à accepter pour le Diable, à cause d’un cochon n'est vraiment pas un summum du glamour. « Ci-gît le Diable, terrassé par un cochon », avouez que l’épitaphe manque de panache ! Cochonnes et cochons vont encore vivre des heures sombres de mise à l’index. Ce n’est pas forcément désagréable, encore faut-il que ce soit consenti. Manger ou écrire comme un cochon, sans mentionner des jeux encore plus cochons, va devenir un crime bien pire que de télécharger un film cochon ou Jamón Jamón. J’en profite pour vous conseiller ce film espagnol où Javier Bardem, au demeurant loin du top modèle, éclabousse l‘écran de testostérone. J’en ai encore la couenne toute hérissée. De porc en porc, le voyage s’annonce donc mouvementé pour les hypocondriaques. Inutile de vous dire que si un glissement sémantique s'effectue de "grippe porcine" à "mexicaine" ou "nouvelle grippe" (so hype), je considérerais à nouveau l'opportunité d'en mourir.

Plaisanterie mise à part, je viens d’entamer un lobbying discret mais ferme auprès de mon diablotin d’amour. Diablotin a des ailes, donc il vole. Figurez vous que son plan de vol lui colle gentiment deux voyages pour aller manger des fajitas et s’affubler d’un sombrero ce mois ci. Moi vivant (j’ai encore quelques semaines devant moi), il n’en est évidemment pas question ! Cochon qui s’en dédit !

lundi 27 avril 2009

Le Diable m'appelle



Le Diable m'appelle parce que c’est un poil plus chic que Satan m'… La gente féminine dont je partage bien des secrets est une source perpétuelle d’étonnements. Je creuse donc le sillon de mon coming in récent. Je viens ainsi d’apprendre au détour d’une confidence du week-end qu’après des décades de libération du joug machiste, des rites mystérieux et obscurs régnaient encore sur « la première fois » avec un partenaire mortel masculin. Les pratiques gymnastiques de cette première apparemment si lourde de sens conditionneraient ainsi la case dans laquelle vous range votre partenaire d’une nuit … ou d’une vie. Et donc, poursuivant cette logique imparable, pour être dans le tiroir « potentielle femme de maaaaa vie » du placard versus « joujou provisoire du soir pour mon vit », il vaudrait mieux s’en tenir à la stricte mission de la position du même nom. Bannir toute fantaisie orale qui vous fait immédiatement voguer vers la berge des femmes légères serait l’ AV-ave de cette liturgie. Ne parlons même pas d’autres jeux intérieurs qui risqueraient de vous voir réveiller au petit matin avec une liasse de billets sur la table de nuit (uniquement s‘il est gentleman) ! Ces théories me laissent très perplexe mais j’ai une confiance suffisante dans mes succubes pour ne pas douter de leurs croyances.

Ainsi, nos mâles n’auraient pas vraiment changé et la future mère de leur progéniture doit surtout garder dignité et rester coite au premier coït. Mon Diable, quel obscurantisme ! Dans le pays joyeux des démons heureux, c’est presque l’inverse : l’enjeu de la première représentation est d’épater la galerie avec vos cabrioles, histoire de bien montrer qu’il y en a sous le sabot. Courbatures ou vergetures, il faut choisir.

samedi 25 avril 2009

Coming in


Après cette saillie politique, nous allons alléger le propos et nous embarquer à nouveau vers des régions plus agréables de l’enfer, celles du sexe et de la luxure. J’ai remarqué que cela soutient mes chiffres de visites car, croyez le ou non, certains lecteurs arrivent sur ces lignes après avoir cherché des mots comme « échangisme » ou « étudiant sexy » sur le web (bon, les derniers mots-clés qui m’ont bien fait rire sont « paic citron » et … « diable perchiste » qui m’a laissé très perplexe sur les motivations de certains internautes). C’est un jour important pour le Diable car peu de personnes sont conscientes de ma vraie nature (vous souvenez vous de cette ritournelle pour barre de céréales OGM ?). Je vais donc coucher sur ces pages mon terrible secret, ma différence, vous jeter mes aveux à la face comme on se débarrasse d’un mauvais souvenir : oui, j’ai commis le péché de chair avec des ribaudes. Il y a plusieurs années de cela, je me laissai convaincre plusieurs fois (au moins trois) par des tentatrices mortelles. Quelles erreurs ont bien pu commettre mes parents dans le kit de montage pour que j’en arrive là ? Père abusif ou mère absente ? Immaturité affective ? Destin génétique ou conséquence de l’acquis ? Toujours est-il que je fus mortel par trois fois.

Je ne livrerai pas ici de détails trop gores mais disons simplement que je n’y mis que le strict nécessaire, en terme d’extrémités à tremper. Je ne suis pas sûr que ce « minimum syndical » ait laissé des traces inoubliables dans les souvenirs des jeunes filles concernées. De mon côté, je ne dirais pas que c’était horrible ou foncièrement désagréable, il est par exemple bien plus pénible de se retourner une griffe ou de se fouler le sabot. Cela eut au moins le mérite de me rassurer : Diable j’étais, Diable je serai.

mercredi 22 avril 2009

Maux d'excuses


La madone des causes désespérées a encore frappé et nous prouve qu'elle croit encore aux miracles médiatiques. Sainte Ségolène R. nous a donc fait parvenir ses "maux" d'excuses et bat sa coulpe au nom de notre beau pays pour les faux pas qui suivent. L'indulgent lecteur considérera avec bienveillance cette liste à la Prévert et n'y verra bien sûr aucune malice. La chevalière à la rose nous demande donc pardon pour : la dégringolade du CAC40 depuis quelques mois (elle nous précise ignorer exactement de quoi il s'agit mais cela perturbe apparemment son voisin de palier, trader de son état qui pense à déménager de ce quartier devenu trop cher et tout juste abordable pour les femmes de gauche), la bravitude moyenne des députés de gauche lors du vote du PACS il y a quelques années (elle-même n'eut pas de mots assez durs pour défendre la sainte famille), la fra-ter-ni-té (repeat after me : fra-ter-ni-té, put your arms up in the air and wear a blue tunique) toute relative des bons peoples de gauche avec le bon peuple du bas sauf, bien sûr, quand les caméras sont là pour les sans-papiers, l'abandon initial par les pouvoirs publics de gauche des garçons qui n'eurent pas la chance de mourir d'une MST hétérosexuelle, enfin elle regrette que son camarade maire de Paris de gauche relègue la parade des diablotins sur des boulevards improbables de l'est capital pour ne prêter le flanc à aucune accusation de communautarisme. Agressé en pleine nuit blanche avec une arme blanche et une injure homophobe, il n'aura même pas le courage de dénoncer ce fait et, pourquoi pas, d'en faire un peu progresser la pénalisation (la loi réprimant les propos homophobes sera votée ... par la droite en 2004 hum). Ségolène oublie seulement dans ses pulsions rédemptrices ses deux employés privés d'indemnités et rétablis dans leurs droits par la justice de notre repentante nation.

PS (et oui) : promis, je limite les intrusions de la chose politique dans ces chroniques mais il est parfois difficile de résister. Autant atterré par les diatribes bibliques de Christine B. ou la hargne d'un Vanneste que par les OPA hypocrites sur l'humanisme de la bien-pensée parisienne, les cornes à droite et ...la queue à gauche, le Diable a bien du mal (forcément) à trouver l'équilibre politique. Au moins, cela anime les soirées entre amis. Avec toutes mes excuses.

dimanche 19 avril 2009

Le Diable à poil sur internet


Bon, vous avez sans doute déjà vu et revu l'initiative de Romain M, perchiste de son état, affolant les rues du Marais dans le plus simple appareil. L'initiative pour rechercher un sponsor a créé le buzz du mois et est plutôt amusante et pas du tout désagréable. Romain, tu n'as malgré tout rien inventé, Laure M a déjà exposé ses attraits pour les mêmes raisons. Ah, on m'indique dans l'oreillette que pour Laure, ce n'était pas volontaire ! Je suis pourtant sûr que Ladurée aurait manifesté son intérêt (j'entends d'ici les protestations de mon lectorat féminin ... enfin au moins de celles qui ont compris que Ladurée fait des macarons. Ne vous plaignez pas, j'aurais pu évoquer McDo). Même pour Romain, j'ai quand même quelques suggestions de bon sens. En premier lieu, c'est quoi ce carré noir tout à fait inélégant et inapproprié ? Si le but était de récolter de quoi percher toute l'année, Romain aurait pu monnayer la disparition de ce vilain carré. Je suis sûr que nous aurions été un certain nombre à sortir ... la carte gold.


Je reste en tout cas un poil (forcément) impressionné par l'érection continue de cette perche dans les rues de Paris, nous pouvons être fiers de notre champion. C'est une tendance lourde en terme de communication depuis le succès du Stade Français : se mettre nu pour plaider sa cause. Il y a des modes moins motivantes, avouons le ! Je ne peux que vous encourager à défendre ainsi vos convictions et à m'envoyer les photos ou les films, un bon moyen de vous tendre ... la perche.

mercredi 15 avril 2009

Chacun sa croix



On aura pu s'étonner que je ne commente pas les récents déboires du Numéro 16 en terme de communication. J'ai pour règle d'or de ne jamais critiquer directement la concurrence et par ailleurs, j'ai toujours trouvé inélégant de tirer sur les ambulances, fussent-elles des papamobiles. La tentation étant trop forte, je me permettrai donc juste benoîtement cette petite dédicace vidéo. Chacun sa croix ! Un entraîneur de jeu de balle vient, en Allemagne (au Bayern de München pour être précis), de se faire littéralement crucifier par la presse. Représenté dans un photo-montage juché sur ses bouts de bois de martyr, il a peu goûté la blague et a porté plainte. Il s'est senti "humilié". Quand on pense que certains ont bâti 2000 ans de civilisation sur ce symbole pour en arriver à ce clochemerle bavarois ! Une autre actualité donne envie de sortir ses clous de charpentier : le site américain d'Amazon a "par erreur" référencé ce week-end l'ensemble de sa littérature sulfureuse (oui de celle qui sert de carte GPS aux diablotins en herbe) dans la section pour adultes. Ainsi, Forster ou Baldwin passent de la culture au cul (oui, je l'ai faîte récemment celle là mais je l'aime bien).

Devant la bronca et les appels au boycott, le marchand a bien vite et, très spontanément bien sûr, reconnu sa bévue "c'est une erreur embarrassante et maladroite" déclare t'il. Le jour où ce type d'actes manqués aura lieu pour la collection Harlequin, nous pourrons presque croire à ces alibis. Amazon nous monte à cru sur ce coup.

lundi 13 avril 2009

Nouvelle starlette


Le Diable est bon public pour tous les déchets télé-réalistes recyclés à longueur de TNT. J'avoue que je raffole de ces émissions qui ont fini par modifier notre rapport à l'image et qui ont créé cette célébrité jetable, tellement cruelle et tellement drôle. Me voici donc la semaine dernière planté devant le nouvel opus des quatre cavaliers de l'apocalyptique nouvelle star (le jury). Pas l'ombre d'un Christophe W ou d'un Julien D à l'horizon, en revanche, je suis resté pétrifié par le jeune Thomas. Thomas est trop trop ... Au panthéon de la visibilité, ce garçon mérite à l'unanimité une couronne (il la choisira diadème, assurément). J'ai beaucoup de tendresse pour ce garçon, pas pour la soupe qu'il kara-hoquette, mais justement pour la leçon de coiffure et de courage qu'il donne à tous les adeptes du "droit à l'indifférence". Vous connaissez forcément ces diables qui lavent plus blanc que blanc, ces gendres idéaux qui pourfendent les reportages de TF1 lorsque chaque été de gay pride, le moustachu cuir ou la drag en rose débarquent chez madame Michu à 20h. Ces messieurs, si attentifs à l'image des diables, ne sont que des trouillards égoistes. Penser que ressembler à un premier de la classe fait progresser l'acceptation des cornes par son voisinage est une erreur absolue.

Cette posture singeant le parfait pour se faire "accepter" me hérisse la toison. Je vomis cette idée que nous aurions à être "tolérés". Se limer les cornes ou cacher sa queue fourchue est une lâcheté. En général, ces diables immaculés (aucune malice !) travaillent en plus dans des positions et des environnements où la visibilité n'est pas si risquée. On peut comprendre qu'un ouvrier sur un chantier reste discret, personne n'est tenu aux plumes mais on pourrait demander à nos diables bobos, cadres en entreprise ou avocats, un poil ... plus de courage.

vendredi 10 avril 2009

Mortels tourments


Je déverse sur ces chroniques des flux d'hormones mâles qui laisseraient volontiers penser que jamais un seul échec n'est venu paver cette route de conquêtes épiques. Bien entendu, il n'en est rien et j'ai en stock quelques jolis plantages bien cuisants. Je suis le Diable, donc le cuisant n'a rien de mortel, mais c'est quand même très désagréable et tout à fait nuisible à mes évangiles. Je ferai peut-être comme le fils de l'Autre, et de métaphores en ellipses, je n'écornerai pas ma légende. Comme vous êtes mes lecteurs préférés (en même temps, vous êtes les seuls !), je consens à la transparence. Je me souviens d'un stage à Paris, de ces stages intégrés à votre parcours d'étudiant, censés vous donner un avant-goût du monde du travail. En guise d'apéricube, j'aurais très volontiers croqué mon voisin de bureau. La quarantaine carnassière et le bronzage conquérant, Alain avait malheureusement le sourire voilé cet été là. En plein divorce, en plein doute existentiel, il me prenait pour son psy et s'effeuillait chaque jour un peu plus à coup de confidences intimes. Des clins d'oeil continuels et des approches tactiles quotidiennes dans les couloirs ne mirent pas longtemps à affoler tous mes cadrans. Le bouillant été parisien me dérégla le thermostat et, jeune diablotin innocent (si si), l'image de mon colocataire de photocopieuse ne me quittait plus, de jour comme de nuit. J'élaborais les scenarios (pluriel académique oui oui) les plus tourmentés pour attraper la bête au détour de la machine à café ou pire, d'un sanglot sur son couple à la dérive.

Alors, alors quoi, alors comment ? Ben alors, rien ! L'été ne fut meurtrier que pour mes illusions. Comme un bouquillon de l'année, je ne tentai rien et il ne se passa rien. Comme en cette matière, il n'y a qu'un moyen de découvrir la réalité de l'intérêt qu'on semble vous porter, mon quadra tout terrain restera pour moi un véhicule blindé, une trace d'été en forme de point d'interrogation sur mon pare-chocs amoureux. Piqué au vif, je décidai à la rentrée de devenir un expert en matière de mortels à croquer. Je choisis sans hésiter les cours du soir.

lundi 6 avril 2009

Le marais aux Diables


L'idée de communauté m'est, par essence et par expérience, assez fondamentalement étrangère. La certitude d'être proche d'autrui simplement parce que nous partageons les goûts pour la même anatomie m'a toujours semblé étrange. Parler de communauté pour les diables m'apparaît aussi extravagant que d'évoquer une communauté des mortels. Je me sens aussi loin de la coiffeuse dévote de la Sainte Trinité PD&GG (PraDolce&GabaGucci) que du supporter de foot un soir de match. Je serais même plus près (tout près) du supporter si la visite des vestiaires était au programme mais je m'égare. Le concept de culture diabolique sonne encore plus bizarrement quand les temps modernes réduisent ce terreau supposé commun à une marque de slip ou à une boulangerie vendant ses baguettes ou ses miches suggestives. White ou Forster sont si loin quand on tend l'oreille sur les sables de la Mare aux Diables... Je ne blâme personne, j'aime aussi parler de centimètres et de Kylie... cul oui, mais culture ? La période où la notion de communauté s'est malgré tout le plus incarnée est sans doute celle des premières années du Fléau, quand les familles désertaient et que les gouvernements ne se réveillèrent que lorsque l'on découvrît que cela ne concernait pas que les invertis ou les drogués. Si d'aventure, j'ai traversé sans encombre ces années de plomb, sidéré par la fraternité et l'empathie de ces garçons pour leurs amis moins chanceux.

C'est peut être là qu'existe éventuellement une communauté, dans ce chemin intérieur, dans cette introspection partagée à laquelle vous force une société majoritairement différente de ce que vous êtes. Nous communions sans doute a minima sur ce parcours. Ne vous méprenez pas, je ne crache pas sur les rives du marais, je m'y sens chez moi. Je laisse l'exercice de la critique à ceux qui n'ont jamais tenté de tenir leur diablotin par la main dans d'autres quartiers capitaux...

samedi 4 avril 2009

Les délices de Lisbonne



Oui, petits mortels, je suis là et bien là. Il m'a fallu une quinzaine de vos jours pour me remettre de mon week-end prolongé à Lisboa. Mon diablotin et moi y avons coulé quelques jours radieux. Une vraie découverte et un petit clin d'oeil à George et Dennis, nos petits démons pour ce séjour aux anges. Lisbonne, ce sont d'abord ces façades douces et colorées qui vous accueillent à chaque regard. C'est la lumière caline qui fait rosir le marbre blanc des trottoirs au petit matin. Ce sont les garçons bruns et souriants qui ensoleillent les nuits du Barrio Alto. C'est ce dimanche à la Praia, inoubliable. Lisboa, tu m'as plu et je retrouverai tes délices sans tarder. Le Diable est un animal urbain, les délices de Lisbonne font échos aux ébats de Barcelone, aux démons de Montréal ou aux bears de Berlin. Toutes ces villes qui rythment nos rencontres, tous ces départs de Paris, ce pari de partir.

Ainsi, je te retrouve encore, Paris, ville diablesse, que j'aime et je déteste. Te revoilà, revêche et généreuse, comme lorsque je te découvris la première fois, t'en souviens tu ? Tu finis toujours par me manquer, pour celà je t'en veux mortellement. Dévorante et cruelle, tu ne doutes jamais de mon retour... de mon trépas à Paris.