samedi 21 novembre 2009

Beau toxique


Mes amis croient souvent que je suis snob parce que mes gâteaux d'anniversaire sont signés par des pâtisseries où le gramme de sucre vaut son équivalent d'or alors qu'il s'agit juste pour moi de respecter un grand principe de vie : jamais les bougies ne doivent coûter plus cher que le gâteau. Les années avançant, les gâteaux deviennent hors de prix. That's life! Un matin (pas demain matin hein), je rentrerai dans ma salle de bain et malgré ses apparences de rayonnage de Sephora, le miroir m'apprendra brutalement que l'acide hyaludrique au retinol A hydro-sulfuré n'est PAS si efficace. Après quelques heures d'effondrement intérieur genre 2012, le film, ma résolution sera faîte : il me faudra une seringue là de suite. Malgré mon courage vacillant, je piquerai et j'injecterai vaillamment dans la peau du front l'élixir plastifiant avec l'espoir d'une Bernadette. Bien entendu, comme je suis allergique à à peu près tout, il est probable que la tentative fasse passer Elephant man, le film, pour une publicité L'Oréal à la vue du résultat. Qu'importe, imaginons que cela dégonfle. Et là, enfin l'extase !

Les yeux écartillés, les paupières sous poppers, les sourcils au garde à vous et le front lisse comme une barbie avant ménopause, j'aurai enfin cet air d'étonnement perpétuel, un peu comme si je venais d'apprendre que notre beau pays était passé au mariage entre diables. Le bonheur, je vous dis.

jeudi 12 novembre 2009

Talons et crampons


Cette deuxième saison des chroniques du Diable manque un peu de saveur, non ? Alors retournons (hum) un moment dans les contrées torrides et infernales et parlons un peu de sexe ! Enfin, je veux dire de sport. J'aurais pu consacrer ce post à une actualité récente particulièrement fournie sur les troubles rapports des diables et du sport. Du refus d'une équipe de foot d'outre-périph de toucher les balles des joueurs du Paris Foot Gay (la réconciliation droite aux buts est semble-il bien engagée) jusqu'aux mots tendres de "petite tarlouze" (tarlouze OK, mais "petite" faut pas pousser), adressés à un joueur par un Président de club à la finesse proverbiale (la photo qui tue), les sujets de réjouissance ne manquent pas. Je préfère cependant partager avec vous un étonnement éternel sur l'hypocrisie des diables et des mortels dans ces lieux de sudation au masculin, là où le réconfort suit l'effort, à savoir les vestiaires et salles d'eau partagés dans les clubs, les "gyms" comme on dit à Montréal. D'un côté, les diables qui prétendent ne fréquenter ces temples du musc que par amour de la fonte des graisses (ha si seulement c'était aussi un effet du réchauffement planétaire) ne sont que de vilains menteurs. D'un autre, les mortels qui, après avoir embrassé leur copine (véridique), passent une heure dans le plus simple appareil, de l'urinoir ( ! esprit pratique, me direz-vous) à la douche et au sauna, en jouant du muscle au son de viriles éructations, me sont pour le moins suspects. Je rassure ces dames : il y a aussi quelques mortels spécimens au regard apeuré qui gardent leur slip comme un rempart avec barbelés et armes de dissuasion. J'ai, évidemment, tendance à voir le Mal partout. Mais entre la statue grecque mais mortelle qui s'amuse à venir se doucher systématiquement à mes côtés et le Diable qui affecte une indifférence totale avec le regard bovin de mise en ces lieux (argh, il est bien musclé de partout ! ) ... qui est le plus hypocrite ?

Ces petits jeux réciproques ne sont pas bien méchants. Ils me font de loin préférer les gyms old school à l'ambiance mixte et bon enfant aux élevages ultra-modernes de pintades stéroidées que sont devenus certains clubs de la capitale. Certains diables ont le réflexe pavlovien de transformer tout endroit humide en backroom, moi je milite pour garder à ces lieux interdits aux filles leur amusante ambiguïté. C'est bien plus drôle.

mardi 10 novembre 2009

Chute des murs ?


Ha cette obsession mortelle pour la maçonnerie fût-elle invisible : monter les murs, se lamenter sur leur existence, appeler à leur destruction pour mieux rêver d'un monde pataugeant dans la tolérance et la fraternité universelles, quelle blague franchement ! Je n'évoquerai ici que le mur dont je parcours les aspérités depuis des années, celui qui s'érige plus ou moins haut, plus ou moins réel, entre diables et mortels. Entendons nous, il n'est point question de s'en réjouir ! J'entends d'ici les partisans du droit à l'indifférence mais je les invite à lire les commentaires ou réactions qui parsèment le web dès que les diables sont invoqués, ou juste évoqués. On ne peut évidemment que saluer les nombreuses passerelles qui traversent ce mur depuis des années maintenant. Mais à l'apparition de toutes ces portes et ces fenêtres (et pleins d'autres ouvertures que je vous laisse imaginer, petits malins) pourquoi encore rêver de sa disparition complète ? Plutôt qu'une illusoire sympathie automatique et politiquement correcte pour l'autre côté, n'est ce pas plus simplement l'empathie qui nous manque. Préférer comprendre les différences à cette abominable et condescendante notion de tolérance. Comprendre que des parents mortels puissent avoir rêvé d'autres choses, comprendre que les diables aient envie des mêmes droits, comprendre l'ignorance, les doutes, les clichés, les questions plus ou moins adroites. Comprendre plutôt que nier est à mon sens le moyen d'éviter les batailles perdues d'avance et de ne pas se prendre le mur en pleine face.

Alors, laissons ce mur invisible là où il est, cessons de trépigner en exigeant sa destruction, reconnaissons le, cartographions le pour mieux le passer dans les deux sens (ou pour s'amuser dessus en funambuliste bi). Un mur, c'est là pour ça : être ébréché, troué, franchi, traversé, contourné, et finalement ... sauté bien sûr. Faisons le mur avec un peu d'humour.

dimanche 8 novembre 2009

Cadeau



Pour célébrer ce glorieux retour au plus haut des cieux, le Diable vous propose un deuxième post de nuit (bon, c'est exceptionnel dans tous les sens du terme) avec cet Everest du kitch, duel au sommet entre la blondasse et la rouquine (j'adore, on se croirait dans Dynastie). Najoua a encore frappé et je n'ai plus les mots pour célébrer le grandiose... Il y a des jours où le Diable reste sans voix. C'est aussi une petite vengeance personnelle envers M dont le concert au SDF a été l'une des pires soirées de ma vie. Je nous revois, Diablotin et moi, dans cette chape de glace née d'une stupide dispute ... heureusement, il y aura Bruxelles. Alors oui je sais, vous n'en pouvez plus de ma générosité, mais comme dirait Marie Laforêt (il faudra que je vous en reparle de celle là), c'est cadeau ...


Enjoy :-)

Le Diable 2



Les silences ne s'expliquent pas. La fin d'été a été une succession de jours d'orage pour le Diable et Diablotin. Le Styx n'est décidément pas un long fleuve tranquille et c'est sans doute bien ainsi, la routine n'est-elle pas la pire des choses ? La sortie des eaux tumultueuses et cette odeur apaisante d'herbe après la pluie sont néanmoins un vrai plaisir que je goûte comme un nectar retrouvé, pareil mais différent. Bon, il est désormais clair que le Diable n'alimente pas ses chroniques à l'encre des romantiques tourments ! Moi, qui ai été bercé par les auteurs du 19e, je ne ponds mes humbles bafouilles que l'esprit léger et taquin. Soirée saignante à point cette semaine avec Diablotin, l'invitation m'a été adressée à l'occasion de la sortie de la saison 2 de True Blood en France, série à la métaphore limpide (suivez mon regard) que je crois vous avoir déjà recommandée. Diable ou vampire, faut-il choisir ?

Je m'adresse à vous petits mortels comme si j'étais persuadé que vous veniez chaque jour sur ces pages depuis deux mois de mutisme. Ha la prétention du Diable ! Si un ou deux d'entre-vous passe malgré tout par ici, qu'il prévienne les autres que Malin est de retour.

jeudi 20 août 2009

Va te faire voir (Poli kala - épisode 2)


Le sport national grec n'est pas celui auquel vous pensez. Il s'agit bien d'aller se faire voir chez eux pourtant. Dès que le soleil décline et enfonce en bouillonnant la ligne qui sépare les bleus du ciel et de la mer Egée, c'est l'heure du "je n'ai rien à me mettre !". Il s'agit de ne pas passer pour un plouc ou encore pire pour un touriste américain. Pour cela, il est indispensable de participer au grand jeu de la promenade du soir. Il a lieu partout, Athènes, Paros, Mykonos town bien sûr. Les autochtones choisissent avec soin leur tenue et sans doute également celle de leur partenaire car il est très important d'exhiber aussi sa moitié, qu'elle soit pour la nuit ou pour la vie importe finalement assez peu pourvu qu'elle attire les regards. Le degré de légèreté de certains tissus et la longueur de certaines jupes ne permettraient pas aux jeunes grecques décolorées de faire trois pas dans une rue de Paris. Les Apollons locaux affectionnent particulièrement les pantalons très blancs et les chemises très cintrées (voire trop si excès de pita), l'option ouverte sur toison est toujours bienvenue. Le port de lunettes de soleil à 23 heures n'étonnera personne. Ainsi, la promenade peut durer des heures, le nombre de tours du quartier ou du village n'est pas un problème, ne pas hésiter à passer dix fois au même endroit pour être bien sûr d'avoir été regardé.

Evidemment, les diables se jettent avec gourmandise sur cette coutume hellenique et elle atteint des sommets de sophistication à Mykonos. On peut aimer ou détester. le Diable s'y prête volontiers. Je vous laisse imaginer les containers de vêtements et accessoires divers nécessaires pour tenir trois semaines à ce rythme. Heureusement que Diablotin a quelques facilités sur les excédents bagages !

mercredi 12 août 2009

Oh de Cologne !

Pour se remettre du choc émotionnel violent que constitue tout retour de vacances (et quand il s'agit de revenir de TROIS semaines dans les cyclades, c'est carrément un traumatisme), le Diable a non seulement boudé les chroniques style "post en grève" mais aussi s'est embarqué pour Cologne dès le week-end qui a suivi en guise de sas de décompression. Drôle d'idée d'aller jaser NRW (cela ne veut pas dire que je suis agacé, juste Nordrhein-Westfalen) me direz vous, eh bien justement le Diable maîtrise (enfin, maîtrisait dans ses jeunes années) la langue de Goethe, c'eût quand même été dommage de ne pas lire Faust dans le texte. En dehors de s'exercer la langue en compagnie de Diablotin, ce week-end fut surtout l'occasion de constater que les diables d'outre-rhin ne la jouent pas petite queue quand il s'agit de fierté. Une semaine complète de CSD (Christopher Street Day) et le sentiment que nous aurions quelques leçons à prendre en terme de fête et de convivialité. On peut rester perplexe devant les devantures de boucherie qui arborent les couleurs de la cause, mais voir tout le centre-ville dédié à l'événement arc-en-ciel et les hordes de garçons et filles qui l'envahissent reste assez impressionnant. Je ne suis pas fan des parties qui réunissent des milliers de gym-queens n'étant ni musclor ni Xfactor mais je dois avouer que la méga-soirée à L'Arena valait le déplacement à elle-seule. Bon, il faut quand même exercer son parisianisme malicieux : certes, les indigènes sont bien faits, ouverts, chaleureux et bien plus accueillants que les divas de la ville lumière. Ceci étant, il faut quand même avoir un certain goût pour les sexualités extrêmes, trait connu de nos amis germains.

Ainsi un fétichisme appuyé pour les sandales et la bière vous permettra de mieux vous adapter que votre panoplie Paul Smith et gin tonic. Le seul désagrément du week-end aura été de croiser à chaque détour de rue, coin de dance floor ou stand de saucisses (miam les Krakauer) un individu étrange atteint de TOC gestuels épuisants. C'est en tapant innocemment sur YouTube que nous sommes retombés dessus. Impossible d'y échapper, je vous dis (voir vidéo).

dimanche 28 juin 2009

36 heures (Poli kala - épisode 1)


Hello mes loulous, vous me pardonnerez et cette familiarité excessive et mes promesses non tenues pour les épisodes du Diable en vacances (depuis quand le Diable tient-il ses promesses ?). Nous voici revenus dans un soleil parisien un peu tapiole par rapport à son cousin grec mais bon, l'azote et le CO2 de Paris ont le charme du Heimat que n'ont pas ceux d'Athènes. En guise d'excuse, un cliché plus personnel que d'habitude... à vous de deviner qui est qui mais profitez en car ça n'arrivera pas souvent dans les chroniques. J'ai le plaisir de vous dire que mes pronostics d'une douzaine d'heures pour rejoindre Naoussa à Paros étaient très petit bras ... nous avons battu notre record avec 36 heures de voyage soit environ le temps de faire deux allers-retours aux Antilles ! Les ferries pour les îles ont fait l'objet d'une OPA par les athéniens en notre vendredi d'arrivée, leur lundi étant férié pour d'obscures raisons orthodoxes sans doute. Nous avons donc dû flâner dans Plaka avant de dormir au Fresh Hotel au design fluo-minimaliste vu sur Paris Première. Pour le prix de deux Ibis à Paris (enfin, j'imagine, je ne descends pas dans les Ibis sauf pour les mariages à Cannes, je vous raconterai), la suite de l'hôtel vaut vraiment le coup pour les fans de Cendrine Dominguez. Nous passerons le samedi matin à la piscine sur le toît en attendant le ferry pour Paros.

C'est donc sans hystérie que nous gérons cet épisode 1 du Diable en vacances. J'ai fait preuve d'un calme olympien, moi qui déteste que mes plans soient modifiés à l'improviste. Bon, les vacances sont une cause qui mérite d'éviter de se prendre les cornes pour rien. La suite à l'épisode 2 (ha oui, ravi de vous revoir).

jeudi 4 juin 2009

Paris Paros

Enfin (Diable, que c'est bon), les criques grecques n'attendent plus que nos délicats postérieurs. L'envol est pour demain et le Diable ne cache pas son plaisir même si le graal d'un petit verre d'ouzo dans la douceur cycladique du crépuscule à Paros se mérite : près de 12 heures d'expédition nous attendent ! Le vol pour Athènes est suivi du trajet en bus vers le port du Pirée et son ambiance déjà toute méditerrannéenne (comprendre bruyante) entre les bellâtres à chemises ouvertes et les brunettes au visage mangé par des lunettes de soleil extravagantes. Il faut ensuite patienter entre trois et quatre heures en flânant au Pirée sous un soleil de plomb dans l'attente du premier ferry de l'après-midi (pas de ferry à l'heure de la sieste... grrr). N'ayant pas particulièrement le sabot marin, c'est en général un peu vert olive que je débarque ensuite entre quatre et six heures plus tard à Parikia, le port principal de Paros. De là, c'est en jeep que nous rejoindrons Naoussa, les cheveux dans l'air saturé de thym. Les vacances commenceront.

Je ne garantis pas une régularité horlogère pour publier les chroniques du Diable en vacances : le Diable à la plage, le Diable se tartine de lait solaire au tzatziki, le Diable n'aime pas les gros poissons qui le regardent barboter, le Diable parle grec, ... Mais j'emporte quand même un mini-me PC pour essayer d'attraper un wi-fi, fût ce en grimpant sur une chèvre. Promis, je ne vous laisse pas orphelins petits mortels et diablotins. En attendant, ne soyez pas sages !

UMP (et non PS, pour respecter les espaces électoraux) : le record d'une vingtaine de lecteurs quotidiens a été franchi la semaine dernière... travaillez pendant les vacances du Diable et recrutez moi de jolis lecteurs.

mardi 2 juin 2009

Rio ne répond plus


Le vol AF447 ne répondra donc plus. On dirait un titre d'album de Tintin et pourtant. Le Diable n'est pas doué pour les sanglots mais je voulais quand même dédier ces quelques mots aux navigants et à leurs proches. Au delà du terrible et infini réconfort de voir Diablotin s'ébattre à la maison, les ailes sagement repliées en train de préparer nos futures vacances, au delà du refus de se faire peur sur les funestes hasards d'un planning de vol, j'adresse une affectueuse pensée à toutes ces créatures ailées qu'il me donne l'occasion de croiser, le temps d'une escale, le temps d'un vol, le temps d'un souffle. Le vent du destin s'est abattu sur douze d'entre vous, peut-être nous connaissions nous seulement de vue, peut-être pas. Aucun de nos intimes ailés n'étaient au dessus de l'Atlantique cette nuit là. Mais combien je me sens proche de vos familles et de vos amis que mordent cruellement les douleurs du vide et de l'absence depuis ces heures d'orage. Combien je sais les difficultés de vos métiers, sous les images d'Epinal. Combien j'aime votre légèreté et votre envie de vivre au dessus des laideurs du monde. Combien je sais les fatigues, les nuits d'hôtel "lost in translation" et les jet-lags des retours à Paris. Combien j'aime cette adolescence éternelle qui tutoie les nuages, et cette fulgurance chaleureuse que vous vous créez à chaque rencontre à 10 000 pieds. A vous, très sincèrement.

J'en profite aussi pour remercier tous les auteurs de ces sms, messages et mails inquiets pour Diablotin. Nous avons répondu à tous hier. Il est là et me sourit. Je refuse de jouer à "et si...", il mérite mieux. Nous décollons vendredi, la vie nous attend.

samedi 30 mai 2009

Blonde inside


Le Letton n'est pas seulement un alliage métallique mal orthographié, ce n'est pas non plus un pléonasme désignant une dame au physique discriminant (laid thon, oui j'ai un goût certain pour les calembours consternants). Non, le Letton habite la Lettonie et il a le moral dans les sabots en ce moment car il subit l'une des pires versions de la crise traversée par l'espace économique européen. Heureusement, le Letton a des idées pour rester dans la même positive attitude que Lorie. Ainsi une parade de blondes est censée avoir lieu dans la capitale Riga afin de redresser ... le moral des baltes déprimés. J'ai diablement eu d'abord un peu de mal à imaginer en quoi la vue d'une cohorte de perruques platines peut redresser quoique ce soit. Après réflexion, et une petite transposition maligne, l'idée de voir sous mes fenêtres, au réveil par exemple, un défilé de jeunes ou moins jeunes mâles bien nés et bien formés dans une tenue avantageuse me paraît une tentative de panacée à tester pour bien commencer une journée. Je serai moins regardant que nos soyeux septentrionaux sur la couleur de poil...

Ha la crise ! Je vous avais déjà raconté certains de ses effets collatéraux, elle a aussi des effets horizontaux. Des dames que nous qualifieront chastement de professionnelles se plaignent dans le quartier couleur d'enfer d'Amsterdam que les clients marchandent désormais presque systématiquement le tarif des prestations. Diable ! Ce n'est déjà pas très classe d'aller aux dames, si en plus on marchande... à quand la carte discount et les promotions (b)low cost ?

mercredi 27 mai 2009

Nouvelle star et Nice people


Autant le Diable traverse sans angoisse aucune mers et océans d'un coup d'ailes, autant le périphérique puis la Loire ont toujours constitué pour moi des frontières lourdes de sens. Ce n'est donc pas sans une certaine excitation que j'ai passé le week-end à Nice avec Diablotin. Nice, sa promenade, ses mafias russes ou italiennes et ses vieux ... oui, j'ai quelques clichés sudistes sous les cornes. Les Nice people, dans l'imaginaire du malin, sont chaussées de platform shoes roses pailletées ou affublés de chaînes en or très brillant sur poitrails très velus, ce dernier point étant plutôt réjouissant. Nos promenades m'ont confirmé que Sophia Antipolis a tout d'une silicone vallée mais l'outil artisanal local pour travailler cette merveilleuse matière de synthèse est plutôt le bistouri que l'ordinateur. Classe et distinction subissent de rudes assauts environ tous les trois mètres, le tout dans une bonne humeur bruyante et sous le soleil exactement. Il faut accepter ou fuir. J'ai accepté les coiffeuses cagoles, les kakous trempés à l'after shave et les minots qui crachent sur les tramways ... le temps d'un week-end. Je n'ai même pas cillé lorsque la tapenade et autres tomates séchées nous ont été vendues sans ticket de caisse sur le marché ou que le taxi pour l'aéroport considéra comme inutile la mise en marche du compteur. Je me suis extasié sur la "plage" de cailloux, sonorisée au mauvais r&b et d'une saleté assez exceptionnelle. Le retour en capitale par un jour d'orage ne m'attrista pas trop malgré tout. Je ne suis pas encore assez ou déjà trop vieux pour la vie en bord d'azur.

J'ai été surpris d'apprendre hier soir que Thomas, le chérubin déchu de la Nouvelle Star, n'était pas originaire de Nice. J'ai suffisamment salué le courage du wonder boy en terme de visibilité pour me permettre d'écrire qu'au fil des titres infligés à nos diables oreilles par notre champion du gel intime (capillaire bien sûr), ma solidarité et mon sens communautaires ont assez rapidement atteint leurs limites. Vraiment et définitivement too mèche pour moi ce poussin laqué !

PS : merci ma fée pour l'image

mardi 19 mai 2009

Entre loups et chiens


Samedi, on ne veut pas dormir, soirée entre amis. Du coup, nous décidons de rentrer dimanche à la maison. C'est un choix heureux, ce qui nous attend aurait été tellement convenu pour une journée contre l'homophobie. Diablotin me tient la main dans la nuit. Au loin, je repère une meute de jeunes chiens, ils sont cinq ou six à lutter sur le trottoir contre les doses d'alcool trop fortes pour leur âge, la frustration peut-être aussi, deux filles viennent de quitter le groupe. Diablotin me tient la main dans la nuit qui s'attarde. Bien sûr, cette main peut être lâchée mais il n'en est pas question. Nous recevons les premiers aboiements sans surprise, un simple remake un peu ancien. Diablotin fait front et ses yeux verts sont à peine voilés de colère. Il sent ma main dans la sienne, je suis là. Un mépris incontrôlable remonte comme une nausée et déborde du regard que je verse à l'un des chiots qui jappe sur nos arrières. Les mots choisis par Diablotin atteignent un petit mec et lui raniment quelques neurones. Il est black, il sait les venins de la bêtise ordinaire. La meute se tait, muselée un moment. Nous tournons sans hâte dans notre rue en leur souhaitant une bonne nuit canine. Les jappements reprennent de plus belle et rebondissent sur les façades comme une parade sonore. Nous sourions. Diablotin me tient la main dans la nuit qui finit.

Ce n'est pas grand chose, juste une anecdote nocturne qui peut arriver à des diables, à des filles, à des mortels. J'ai presque de l'indulgence pour ces jeunes chiots plus bêtes que vraiment méchants. Un petit clapotis de vie, donc. Le plus indigeste est ailleurs, à l'intérieur, cette impression vaguement amère que ces trente années à peine dépassées n'ont servi à rien, qu'en quelques mots le diable se retrouve dans une cour de récré, les oreilles sifflant sous les aboiements, et cette nausée qui revient si facilement.

samedi 16 mai 2009

Homopolitain...


...ou métrosexuel ? C'est l'une des grandes questions existentielles qui vous occupent le cervelet lorsque vous promenez vos sabots dans les rues capitales. Je ne pense vexer personne si j'écris que nos masculins mortels s'inspirent tant et bien, et depuis plusieurs années maintenant, des diables tendances en terme de look and feel qu'il est parfois difficile de déméler le vrai du faux. Ces messieurs ne sortent désormais que griffés ou ayant au moins jeté un oeil au miroir de longues minutes. Certaines de mes amies m'assurent que le vol de crème de jour est devenu le larcin le plus fréquent dans les mortelles salles de bain. Comment voulez-vous dans ces conditions qu'un pauvre diable s'y retrouve ? Repéré du coin de l'oeil, parfumé, les lunettes et le sac assortis à la barbe de trois jours, avec néammoins cet air de naïveté qui devrait nous alerter que nous faisons fausse route, le métrosexuel erre sur le trottoir. Bon Diable, vous sortez déjà les crocs à 50m et paf ! Madame déboule du coin de la rue, toutes voiles et trolls dehors. Très fière de son accessoire branché, elle s'en rapproche à grand pas non sans avoir vérifié d'un mouvement circulaire qu'il avait mis la bave aux lèvres à la moitié du 4ème arrondissement. Pendant que les codes vestimentaires sont un grand combat à Paris, les diables qui en ont vont encore se faire insulter et agresser à Moscou ce week-end.

Comme chaque année, le maire déclare la manifestation "oeuvre de Satan". Les délégations officielles du kitchissime concours de l'Eurovision qui a lieu dans la ville même ont fait une étonnante déclaration
"Nous serons en tête du cortège avec nos accréditations au risque de nous faire taper dessus. Nous soutenons la Gay Pride, et l'Eurovision est un concours très apprécié par les gays du monde entier. Nous manifesterons face aux forces de l'ordre !" Je laisse cette information à méditer à ceux qui pensent que tout est gagné.

mercredi 13 mai 2009

Sus aux dessous


Je ne sais pas quel dard vous pique depuis quelques jours, amis mortels, mais les slips, strings et autres tangas (non, ce n'est pas une boisson) envahissent votre actualité. Le premier coup de boutoir (hum) est venu par les femmes. Une association dénommée "les tumultueuses" a fait des remous en débarquant dans la piscine des Halles et en enlevant le haut pour "dénoncer la différence de traitement entre hommes et femmes". La flottabilité ainsi libérée, elles ont barboté une quinzaine de minutes avant de rentrer au vestiaire sous les regards timides de ces messieurs. La mise à nu est décidément à la mode, et je n'ose imaginer à quoi va ressembler la parade des diables dans les rues de Paris fin juin ! Ces dames, décidément gonflées à l'hélium, ont également, au Royaume-Uni cette fois, fait plier Marks & Spencer qui proposait les gros bonnets à des prix supérieurs aux tailles moins généreuses de soutien-gorge (à partir du F pour les férus d'alphabet). "We boobed" (on s'est planté, je vous laisse deviner la malice so british de la formule) a reconnu M&S. Du côté où ça fait mâle, une gentille lectrice tout à fait désintéressée me signale le lancement par l'élastique d'un shorty masculin (la version métrosexuelle du boxer) avec une poche horizontale intérieure pour remonter les virilités les plus déprimées. Dim sortirait en discrétion ce produit ciblé qui pour le moment n'a pas montré le bout de sa queue sur le net (je cherche toujours). Si vous en avez un sous la main ou ailleurs, faîtes nous partager vos premiers essais.

Je signale à mon informatrice que le Diable porte avantageusement (si si) depuis belle lurette ce genre d'artifice à manier toutefois avec précaution. En effet, une fois le paquet cadeau ouvert, il faut tenir ses promesses ! Rien de pire qu'un Aussiebum qui fait pschitt ! Les diables sont par nature plus aventuriers en ces domaines et mesdames, si votre jules en est encore aux caleçons à nounours ou à coeucoeurs façon eighties, n'hésitez pas à me l'envoyer pour un stage de formation immersif.

Mise à jour : notre généreuse lectrice a retrouvé le dimoniak perdu... enjoy

dimanche 10 mai 2009

Un job d'enfer (Lost - épisode 2)



Jour 65 ? je ne sais plus, subi mon premier orage tropical, il paraît qu'il y en a pour deux mois, les trombes d'eau m'ont presque plaqué au sol, vive le crachin breton ! Jour 66 : le ciel est bleu, la mer me donne mal au coeur. Jour 67 : sodomisé Ben le bénitier, c'était romantique. Je préfère les cochons sauvages mais ils sont bien plus difficiles à attraper que mon coquillage préféré et puis, mon stock de préservatifs contre la grippe porcine est épuisé. Jour 68 : bleus à l'âme, vert de rage, que suis-je venu faire dans cette galère australienne ? Jour 69 : mon blog vient d'être interdit au moins de 18 ans, à la demande d'une association de protection animale. Jour 70 : ciel bleu ou pas, mer turquoise ou vert pisseux, m'en fiche. C'est décidé, je démissionne. J'ai rédigé ma lettre entre deux insolations mais je ne sais pas comment faire partir un recommandé. Pas de bureau de poste sur cette p#&?!! d'île. Jour 80 : je viens de relire mon contrat, le préavis est de trois mois, la corde a cassé quand j'ai voulu me pendre à une anémone de mer, même pour rire qu'on ne me parle plus jamais de vacances au soleil. Jour 85 : J'ai l'impression que le bernard-l'ermite me regarde bizarrement. J'ai peur. Suis rentré sous ma moustiquaire et j'ai pleuré très fort. Jour 90 : maman, viens me chercher !

Bref, vous l'aurez compris, je ne suis pas diablement convaincu que le petit gars ait décroché le job du siècle. Je lui conseille de bien négocier les clauses de retour et de se faire financer par le Queensland (ça ne s'invente pas !) à l'origine de cette idée les caisses de Meloxil et de Zoprac. Et vous, auriez vous posé votre candidature ?

vendredi 8 mai 2009

Un job d'enfer (Lost - épisode 1)

Bloody hell, I got the job! Jour J : arrivée sur l'île, le ciel est bleu, la mer turquoise. Le bateau est parti maintenant, tout n'est qu'azur et émeraude, senteurs sucrées de ma nouvelle demeure, une superbe villa. Jour 2 : le ciel est bleu, la mer turquoise, petit tour de mon île, Dieu est mon voisin, je suis au paradis. Jour 3 : J'ai ouvert mon blog, je partage mon expérience avec le monde entier, c'est le rêve. Je leur montre le ciel bleu et la mer turquoise. Jour 6 : le ciel est bleu, la mer turquoise, maman a promis de m'envoyer des chocolats de chez Harrods. Jour 15 : les internautes me donnent des défis à réaliser, je poste les images le lendemain, ce que c'est drôle ! Jour 20 : Les chocolats sont arrivés ! Hélas tout a fondu pendant les deux semaines de transport. Du coup, je rape une noix de coco pour me faire des bountys. J'ai tout vomi, les oeufs de tortue, ça ne passe pas. Jour 30 : Le ciel, gna gna gna, posté les photos où je fais le tour de la plage à cloche-pied puis sur les mains, les défis des internautes sont vraiment super... cons. Jour 40 : j'ai abandonné le maillot, il n'y a anyway que les crevettes et mon postérieur que cela fait rougir. Ah si, hit de visites sur le blog quand j'ai ôté le slip. Jour 50 : ciel turquoise et mer bleue, pourquoi ai-je envie de pleurer ? Jour 60 : je suis super content, j'ai vu un nuage dans le ciel ce matin ! J'en ai parlé avec mon nouvel ami, un coquillage, je l'ai appelé Ben le bénitier.

Notre robinson en CDI va t'il continuer son journal ? Le nuage va t'il revenir ou partir sans laisser d'adresse ? Les crevettes sont-elles solubles dans l'eau salée ? Deux couches de crème solaire indice 20 équivalent-elles à un indice de protection 40 ? Y a t'il une vie sexuelle sur cette île ? Vous le saurez en lisant très bientôt Un job d'enfer (Lost - épisode 2) sur leschroniquesdudiable.fr

mercredi 6 mai 2009

Nightcrawler


Le Diable est une créature nocturne qui a écumé toutes les ténèbres et ténébreux parisiens du temps de sa splendeur. Née comme une bête autonome et indépendante sur les berges de Loire, ma vie éveillée a passé bien des crépuscules et retrouvé bien des petits matins sur les rives de Seine. Qui n'a regagné sa tanière en traversant le pont Alexandre III dans la brume de l'aube ne connaît rien des plaisirs capitaux. J'aime encore aujourd'hui ce philtre étrange qui peut vous faire passer des heures au côté de gens improbables que vous ne regarderiez même pas à la lumière crue du soleil, boucher impitoyable qui décortique tous nos défauts (surtout les vôtres). La nuit est une bonne fille, elle les gomme à sa manière. Hélas, le Malin trouve les clairs-obscurs de la ville lumière de plus en plus fades ! Acquitter ses dizaines d'euros pour finir en boîte comme une sardine au milieu des effluves de transpiration et de parfums au sexe incertain (d'accord, c'est mieux que les sexes au parfum incertain), devoir jouer des cornes pour espérer accéder au nirvana d'un gros (très gros) glaçon à peine parfumé au gin-to, subir une climatisation indigne d'un hôtel de passe du tiers-monde, patauger dans le cloaque des "WC" et retrouver chaque mois la même programmation cralie-fozy-vore, voici donc le programme de pauvres diables ! A moins de carburer aux substances qui vous élargissent la pupille, il faut vraiment être en diablotine compagnie pour apprécier.

C'était mieux ailleurs, c'est mieux avant... ou l'inverse ! Au risque de passer pour un nightcrawler un poil snob, je conseille à nos divas parisiennes des petits tours à London, Bruxelles ou Montréal (argh Lisboaaaaaa) pour découvrir ce que s'amuser veut dire. Elles en lâcheront peut-être cette moue permanente et cet air to have de pintade dérangée en pleine ponte qu'elles affectionnent en ces places to be.

dimanche 3 mai 2009

La Nouvelle Star sera vieille et laide



Bon, je glose encore sur cette émission cul-culte mais la haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité vient de frapper un grand coup pour les droits des minorités. Elle a émis une recommandation à propos de la "nouvelle star" en reprochant à la chaîne et à la production le règlement qui limite à 34 printemps le droit de venir nous casser les ... oreilles. Désormais, Kevin-Brian et Leïla-Joanna vont devoir affronter Marcel, Roger ou Denise et grâce à la Halde, Baltard sera l'arène des conflits inter-générationnels. On frémit à l'idée des chorégraphies à plusieurs que pourront éxécuter, dans tous les sens du terme, les futurs candidats mais après tout, pourquoi pas ? Vous connaissez sans doute le phénomène du moment : Susan Boyle, la dame d'âge certain révélée par l'émission Britain's got talent et visionnée par des millions de personnes sur le net. Le plus bizarre de cette histoire est que tout le monde relaie son aventure sur le mode "mon Diable, comment une femme aussi moche peut chanter aussi bien ?"

La cruauté de ces mises en gloire aussi soudaines qu'éphémères ne cesse de m'étonner. Il est acquis comme un fait que cette pauvre Susan est laide. C'est même l'un des ressorts de sa célébrité... Susan devient le symbole que voix d'ange et beauté du Diable ne vont pas forcément de pair. Pourtant, je ne chante pas si mal !

jeudi 30 avril 2009

Gruik ? Gruik !


J’ai déjà partagé avec vous quelques carnets de voyages en Hypocondrie, cette charmante destination touristique. Mon prochain trip est tout désigné : le Mexique bien sûr ! Cette nouvelle hystérie médiatique (l’avenir nous dira si elle était justifiée ou si on nous fait prendre, une fois n’est pas coutume, des vessies de porc pour des lanternes) est le terreau idéal pour que je me développe quelques symptômes bien à moi, histoire de participer un peu à cette foire au cochon collective. J’hésite un poil cependant, car il n’était déjà pas ultra chic de trépasser d’une grippe du poulet, mais rendre l’âme, concept potentiellement difficile à accepter pour le Diable, à cause d’un cochon n'est vraiment pas un summum du glamour. « Ci-gît le Diable, terrassé par un cochon », avouez que l’épitaphe manque de panache ! Cochonnes et cochons vont encore vivre des heures sombres de mise à l’index. Ce n’est pas forcément désagréable, encore faut-il que ce soit consenti. Manger ou écrire comme un cochon, sans mentionner des jeux encore plus cochons, va devenir un crime bien pire que de télécharger un film cochon ou Jamón Jamón. J’en profite pour vous conseiller ce film espagnol où Javier Bardem, au demeurant loin du top modèle, éclabousse l‘écran de testostérone. J’en ai encore la couenne toute hérissée. De porc en porc, le voyage s’annonce donc mouvementé pour les hypocondriaques. Inutile de vous dire que si un glissement sémantique s'effectue de "grippe porcine" à "mexicaine" ou "nouvelle grippe" (so hype), je considérerais à nouveau l'opportunité d'en mourir.

Plaisanterie mise à part, je viens d’entamer un lobbying discret mais ferme auprès de mon diablotin d’amour. Diablotin a des ailes, donc il vole. Figurez vous que son plan de vol lui colle gentiment deux voyages pour aller manger des fajitas et s’affubler d’un sombrero ce mois ci. Moi vivant (j’ai encore quelques semaines devant moi), il n’en est évidemment pas question ! Cochon qui s’en dédit !

lundi 27 avril 2009

Le Diable m'appelle



Le Diable m'appelle parce que c’est un poil plus chic que Satan m'… La gente féminine dont je partage bien des secrets est une source perpétuelle d’étonnements. Je creuse donc le sillon de mon coming in récent. Je viens ainsi d’apprendre au détour d’une confidence du week-end qu’après des décades de libération du joug machiste, des rites mystérieux et obscurs régnaient encore sur « la première fois » avec un partenaire mortel masculin. Les pratiques gymnastiques de cette première apparemment si lourde de sens conditionneraient ainsi la case dans laquelle vous range votre partenaire d’une nuit … ou d’une vie. Et donc, poursuivant cette logique imparable, pour être dans le tiroir « potentielle femme de maaaaa vie » du placard versus « joujou provisoire du soir pour mon vit », il vaudrait mieux s’en tenir à la stricte mission de la position du même nom. Bannir toute fantaisie orale qui vous fait immédiatement voguer vers la berge des femmes légères serait l’ AV-ave de cette liturgie. Ne parlons même pas d’autres jeux intérieurs qui risqueraient de vous voir réveiller au petit matin avec une liasse de billets sur la table de nuit (uniquement s‘il est gentleman) ! Ces théories me laissent très perplexe mais j’ai une confiance suffisante dans mes succubes pour ne pas douter de leurs croyances.

Ainsi, nos mâles n’auraient pas vraiment changé et la future mère de leur progéniture doit surtout garder dignité et rester coite au premier coït. Mon Diable, quel obscurantisme ! Dans le pays joyeux des démons heureux, c’est presque l’inverse : l’enjeu de la première représentation est d’épater la galerie avec vos cabrioles, histoire de bien montrer qu’il y en a sous le sabot. Courbatures ou vergetures, il faut choisir.

samedi 25 avril 2009

Coming in


Après cette saillie politique, nous allons alléger le propos et nous embarquer à nouveau vers des régions plus agréables de l’enfer, celles du sexe et de la luxure. J’ai remarqué que cela soutient mes chiffres de visites car, croyez le ou non, certains lecteurs arrivent sur ces lignes après avoir cherché des mots comme « échangisme » ou « étudiant sexy » sur le web (bon, les derniers mots-clés qui m’ont bien fait rire sont « paic citron » et … « diable perchiste » qui m’a laissé très perplexe sur les motivations de certains internautes). C’est un jour important pour le Diable car peu de personnes sont conscientes de ma vraie nature (vous souvenez vous de cette ritournelle pour barre de céréales OGM ?). Je vais donc coucher sur ces pages mon terrible secret, ma différence, vous jeter mes aveux à la face comme on se débarrasse d’un mauvais souvenir : oui, j’ai commis le péché de chair avec des ribaudes. Il y a plusieurs années de cela, je me laissai convaincre plusieurs fois (au moins trois) par des tentatrices mortelles. Quelles erreurs ont bien pu commettre mes parents dans le kit de montage pour que j’en arrive là ? Père abusif ou mère absente ? Immaturité affective ? Destin génétique ou conséquence de l’acquis ? Toujours est-il que je fus mortel par trois fois.

Je ne livrerai pas ici de détails trop gores mais disons simplement que je n’y mis que le strict nécessaire, en terme d’extrémités à tremper. Je ne suis pas sûr que ce « minimum syndical » ait laissé des traces inoubliables dans les souvenirs des jeunes filles concernées. De mon côté, je ne dirais pas que c’était horrible ou foncièrement désagréable, il est par exemple bien plus pénible de se retourner une griffe ou de se fouler le sabot. Cela eut au moins le mérite de me rassurer : Diable j’étais, Diable je serai.

mercredi 22 avril 2009

Maux d'excuses


La madone des causes désespérées a encore frappé et nous prouve qu'elle croit encore aux miracles médiatiques. Sainte Ségolène R. nous a donc fait parvenir ses "maux" d'excuses et bat sa coulpe au nom de notre beau pays pour les faux pas qui suivent. L'indulgent lecteur considérera avec bienveillance cette liste à la Prévert et n'y verra bien sûr aucune malice. La chevalière à la rose nous demande donc pardon pour : la dégringolade du CAC40 depuis quelques mois (elle nous précise ignorer exactement de quoi il s'agit mais cela perturbe apparemment son voisin de palier, trader de son état qui pense à déménager de ce quartier devenu trop cher et tout juste abordable pour les femmes de gauche), la bravitude moyenne des députés de gauche lors du vote du PACS il y a quelques années (elle-même n'eut pas de mots assez durs pour défendre la sainte famille), la fra-ter-ni-té (repeat after me : fra-ter-ni-té, put your arms up in the air and wear a blue tunique) toute relative des bons peoples de gauche avec le bon peuple du bas sauf, bien sûr, quand les caméras sont là pour les sans-papiers, l'abandon initial par les pouvoirs publics de gauche des garçons qui n'eurent pas la chance de mourir d'une MST hétérosexuelle, enfin elle regrette que son camarade maire de Paris de gauche relègue la parade des diablotins sur des boulevards improbables de l'est capital pour ne prêter le flanc à aucune accusation de communautarisme. Agressé en pleine nuit blanche avec une arme blanche et une injure homophobe, il n'aura même pas le courage de dénoncer ce fait et, pourquoi pas, d'en faire un peu progresser la pénalisation (la loi réprimant les propos homophobes sera votée ... par la droite en 2004 hum). Ségolène oublie seulement dans ses pulsions rédemptrices ses deux employés privés d'indemnités et rétablis dans leurs droits par la justice de notre repentante nation.

PS (et oui) : promis, je limite les intrusions de la chose politique dans ces chroniques mais il est parfois difficile de résister. Autant atterré par les diatribes bibliques de Christine B. ou la hargne d'un Vanneste que par les OPA hypocrites sur l'humanisme de la bien-pensée parisienne, les cornes à droite et ...la queue à gauche, le Diable a bien du mal (forcément) à trouver l'équilibre politique. Au moins, cela anime les soirées entre amis. Avec toutes mes excuses.

dimanche 19 avril 2009

Le Diable à poil sur internet


Bon, vous avez sans doute déjà vu et revu l'initiative de Romain M, perchiste de son état, affolant les rues du Marais dans le plus simple appareil. L'initiative pour rechercher un sponsor a créé le buzz du mois et est plutôt amusante et pas du tout désagréable. Romain, tu n'as malgré tout rien inventé, Laure M a déjà exposé ses attraits pour les mêmes raisons. Ah, on m'indique dans l'oreillette que pour Laure, ce n'était pas volontaire ! Je suis pourtant sûr que Ladurée aurait manifesté son intérêt (j'entends d'ici les protestations de mon lectorat féminin ... enfin au moins de celles qui ont compris que Ladurée fait des macarons. Ne vous plaignez pas, j'aurais pu évoquer McDo). Même pour Romain, j'ai quand même quelques suggestions de bon sens. En premier lieu, c'est quoi ce carré noir tout à fait inélégant et inapproprié ? Si le but était de récolter de quoi percher toute l'année, Romain aurait pu monnayer la disparition de ce vilain carré. Je suis sûr que nous aurions été un certain nombre à sortir ... la carte gold.


Je reste en tout cas un poil (forcément) impressionné par l'érection continue de cette perche dans les rues de Paris, nous pouvons être fiers de notre champion. C'est une tendance lourde en terme de communication depuis le succès du Stade Français : se mettre nu pour plaider sa cause. Il y a des modes moins motivantes, avouons le ! Je ne peux que vous encourager à défendre ainsi vos convictions et à m'envoyer les photos ou les films, un bon moyen de vous tendre ... la perche.

mercredi 15 avril 2009

Chacun sa croix



On aura pu s'étonner que je ne commente pas les récents déboires du Numéro 16 en terme de communication. J'ai pour règle d'or de ne jamais critiquer directement la concurrence et par ailleurs, j'ai toujours trouvé inélégant de tirer sur les ambulances, fussent-elles des papamobiles. La tentation étant trop forte, je me permettrai donc juste benoîtement cette petite dédicace vidéo. Chacun sa croix ! Un entraîneur de jeu de balle vient, en Allemagne (au Bayern de München pour être précis), de se faire littéralement crucifier par la presse. Représenté dans un photo-montage juché sur ses bouts de bois de martyr, il a peu goûté la blague et a porté plainte. Il s'est senti "humilié". Quand on pense que certains ont bâti 2000 ans de civilisation sur ce symbole pour en arriver à ce clochemerle bavarois ! Une autre actualité donne envie de sortir ses clous de charpentier : le site américain d'Amazon a "par erreur" référencé ce week-end l'ensemble de sa littérature sulfureuse (oui de celle qui sert de carte GPS aux diablotins en herbe) dans la section pour adultes. Ainsi, Forster ou Baldwin passent de la culture au cul (oui, je l'ai faîte récemment celle là mais je l'aime bien).

Devant la bronca et les appels au boycott, le marchand a bien vite et, très spontanément bien sûr, reconnu sa bévue "c'est une erreur embarrassante et maladroite" déclare t'il. Le jour où ce type d'actes manqués aura lieu pour la collection Harlequin, nous pourrons presque croire à ces alibis. Amazon nous monte à cru sur ce coup.

lundi 13 avril 2009

Nouvelle starlette


Le Diable est bon public pour tous les déchets télé-réalistes recyclés à longueur de TNT. J'avoue que je raffole de ces émissions qui ont fini par modifier notre rapport à l'image et qui ont créé cette célébrité jetable, tellement cruelle et tellement drôle. Me voici donc la semaine dernière planté devant le nouvel opus des quatre cavaliers de l'apocalyptique nouvelle star (le jury). Pas l'ombre d'un Christophe W ou d'un Julien D à l'horizon, en revanche, je suis resté pétrifié par le jeune Thomas. Thomas est trop trop ... Au panthéon de la visibilité, ce garçon mérite à l'unanimité une couronne (il la choisira diadème, assurément). J'ai beaucoup de tendresse pour ce garçon, pas pour la soupe qu'il kara-hoquette, mais justement pour la leçon de coiffure et de courage qu'il donne à tous les adeptes du "droit à l'indifférence". Vous connaissez forcément ces diables qui lavent plus blanc que blanc, ces gendres idéaux qui pourfendent les reportages de TF1 lorsque chaque été de gay pride, le moustachu cuir ou la drag en rose débarquent chez madame Michu à 20h. Ces messieurs, si attentifs à l'image des diables, ne sont que des trouillards égoistes. Penser que ressembler à un premier de la classe fait progresser l'acceptation des cornes par son voisinage est une erreur absolue.

Cette posture singeant le parfait pour se faire "accepter" me hérisse la toison. Je vomis cette idée que nous aurions à être "tolérés". Se limer les cornes ou cacher sa queue fourchue est une lâcheté. En général, ces diables immaculés (aucune malice !) travaillent en plus dans des positions et des environnements où la visibilité n'est pas si risquée. On peut comprendre qu'un ouvrier sur un chantier reste discret, personne n'est tenu aux plumes mais on pourrait demander à nos diables bobos, cadres en entreprise ou avocats, un poil ... plus de courage.

vendredi 10 avril 2009

Mortels tourments


Je déverse sur ces chroniques des flux d'hormones mâles qui laisseraient volontiers penser que jamais un seul échec n'est venu paver cette route de conquêtes épiques. Bien entendu, il n'en est rien et j'ai en stock quelques jolis plantages bien cuisants. Je suis le Diable, donc le cuisant n'a rien de mortel, mais c'est quand même très désagréable et tout à fait nuisible à mes évangiles. Je ferai peut-être comme le fils de l'Autre, et de métaphores en ellipses, je n'écornerai pas ma légende. Comme vous êtes mes lecteurs préférés (en même temps, vous êtes les seuls !), je consens à la transparence. Je me souviens d'un stage à Paris, de ces stages intégrés à votre parcours d'étudiant, censés vous donner un avant-goût du monde du travail. En guise d'apéricube, j'aurais très volontiers croqué mon voisin de bureau. La quarantaine carnassière et le bronzage conquérant, Alain avait malheureusement le sourire voilé cet été là. En plein divorce, en plein doute existentiel, il me prenait pour son psy et s'effeuillait chaque jour un peu plus à coup de confidences intimes. Des clins d'oeil continuels et des approches tactiles quotidiennes dans les couloirs ne mirent pas longtemps à affoler tous mes cadrans. Le bouillant été parisien me dérégla le thermostat et, jeune diablotin innocent (si si), l'image de mon colocataire de photocopieuse ne me quittait plus, de jour comme de nuit. J'élaborais les scenarios (pluriel académique oui oui) les plus tourmentés pour attraper la bête au détour de la machine à café ou pire, d'un sanglot sur son couple à la dérive.

Alors, alors quoi, alors comment ? Ben alors, rien ! L'été ne fut meurtrier que pour mes illusions. Comme un bouquillon de l'année, je ne tentai rien et il ne se passa rien. Comme en cette matière, il n'y a qu'un moyen de découvrir la réalité de l'intérêt qu'on semble vous porter, mon quadra tout terrain restera pour moi un véhicule blindé, une trace d'été en forme de point d'interrogation sur mon pare-chocs amoureux. Piqué au vif, je décidai à la rentrée de devenir un expert en matière de mortels à croquer. Je choisis sans hésiter les cours du soir.

lundi 6 avril 2009

Le marais aux Diables


L'idée de communauté m'est, par essence et par expérience, assez fondamentalement étrangère. La certitude d'être proche d'autrui simplement parce que nous partageons les goûts pour la même anatomie m'a toujours semblé étrange. Parler de communauté pour les diables m'apparaît aussi extravagant que d'évoquer une communauté des mortels. Je me sens aussi loin de la coiffeuse dévote de la Sainte Trinité PD&GG (PraDolce&GabaGucci) que du supporter de foot un soir de match. Je serais même plus près (tout près) du supporter si la visite des vestiaires était au programme mais je m'égare. Le concept de culture diabolique sonne encore plus bizarrement quand les temps modernes réduisent ce terreau supposé commun à une marque de slip ou à une boulangerie vendant ses baguettes ou ses miches suggestives. White ou Forster sont si loin quand on tend l'oreille sur les sables de la Mare aux Diables... Je ne blâme personne, j'aime aussi parler de centimètres et de Kylie... cul oui, mais culture ? La période où la notion de communauté s'est malgré tout le plus incarnée est sans doute celle des premières années du Fléau, quand les familles désertaient et que les gouvernements ne se réveillèrent que lorsque l'on découvrît que cela ne concernait pas que les invertis ou les drogués. Si d'aventure, j'ai traversé sans encombre ces années de plomb, sidéré par la fraternité et l'empathie de ces garçons pour leurs amis moins chanceux.

C'est peut être là qu'existe éventuellement une communauté, dans ce chemin intérieur, dans cette introspection partagée à laquelle vous force une société majoritairement différente de ce que vous êtes. Nous communions sans doute a minima sur ce parcours. Ne vous méprenez pas, je ne crache pas sur les rives du marais, je m'y sens chez moi. Je laisse l'exercice de la critique à ceux qui n'ont jamais tenté de tenir leur diablotin par la main dans d'autres quartiers capitaux...

samedi 4 avril 2009

Les délices de Lisbonne



Oui, petits mortels, je suis là et bien là. Il m'a fallu une quinzaine de vos jours pour me remettre de mon week-end prolongé à Lisboa. Mon diablotin et moi y avons coulé quelques jours radieux. Une vraie découverte et un petit clin d'oeil à George et Dennis, nos petits démons pour ce séjour aux anges. Lisbonne, ce sont d'abord ces façades douces et colorées qui vous accueillent à chaque regard. C'est la lumière caline qui fait rosir le marbre blanc des trottoirs au petit matin. Ce sont les garçons bruns et souriants qui ensoleillent les nuits du Barrio Alto. C'est ce dimanche à la Praia, inoubliable. Lisboa, tu m'as plu et je retrouverai tes délices sans tarder. Le Diable est un animal urbain, les délices de Lisbonne font échos aux ébats de Barcelone, aux démons de Montréal ou aux bears de Berlin. Toutes ces villes qui rythment nos rencontres, tous ces départs de Paris, ce pari de partir.

Ainsi, je te retrouve encore, Paris, ville diablesse, que j'aime et je déteste. Te revoilà, revêche et généreuse, comme lorsque je te découvris la première fois, t'en souviens tu ? Tu finis toujours par me manquer, pour celà je t'en veux mortellement. Dévorante et cruelle, tu ne doutes jamais de mon retour... de mon trépas à Paris.

lundi 16 mars 2009

My shadows ou les pouvoirs occultes du Paic Citron



Oui, je vais vous raconter ce soir comment une bouteille de liquide vaisselle peut déchaîner les forces obscures. Ce titre alambiqué est surtout un prétexte pour vous coller The Rasmus dans les oreilles mais croyez le ou non, ce flacon détergent a un jour déclenché la frousse du Diable. J'ai longtemps vu aux temps anciens mon goût des diablotins sous un jour nyctalope (ce n'est pas une insulte). Mortel de jour, Diable de nuit, je ne me concevais pas autrement. Le fait de sortir cornes au vent en pleine lumière n'était tout simplement pas imaginable. C'est au bout de quelques rencontres que l'une de mes conquêtes me proposa un dîner entre sweet hommes. J'acceptai, enthousiaste. Cela nous fut fatal. Le repas était soigné et la mise en scène étudiée, ma conquête faisant partie de ces diables chez qui un chemin de table raté ou un nouveau plié de serviette constituent un Mai 68 domestique. Je sentais bien un frisson diffus me parcourir la toison de temps en temps mais je n'y pris pas garde. C'est à la fin du repas que mon hôte commit l'irréparable en brandissant innocemment son Paic Citron pour libérer un peu la cuisine de la vaisselle accumulée. L'angoisse me sauta à la gorge comme un lapin crétin. Les images de couples en petit tablier me submergeaient tandis que les vocalises de Zaza Napoli me tintaient aux oreilles. Ainsi, être Diable n'était pas qu'une malédiction romantique, vécue dans l'ombre, le souffle coupé sur une épaule de cuir. Être Diable, c'était aussi une bouteille de Paic à partager. Terrassé par ce que je ne pus voir que comme une caricature, je plantai là ma pauvre conquête qui m'entendit claquer la porte sans un mot d'explication, avec dans sa main l'élixir aux protéines qui en préservaient la douceur.

Cet épisode assez risible semblera de la science-fiction à ceux qui sont nés, la cuillère du PACS en bouche. Mais c'est bien cette nuit là que je compris combien je me mentais en croyant que ma nature de Diable était cessible du reste de ma personne, un élément parmi d'autres. Pour passer du PAIC au PACS encore dans les limbes, je devrai accepter que tout mon être était irrigué par cette réalité et que les frontières entre l'aube et le crépuscule, entre le privé et le public, étaient complètement illusoires.

samedi 14 mars 2009

Amours mécaniques


Lorsque je consommais du mortel comme d'autres le gin tonic, il se trouve que mes joujous étaient souvent fort bien pourvus ... côté portefeuille, à quoi pensiez-vous donc ? Ce n'était pas un choix délibéré, non que je m'en cacherais, c'était surtout en rapport avec mes lieux de braconnage favoris essentiellement fréquentés par des quadras à l'abri du besoin. Encore étudiant, je ne pouvais pas vraiment rivaliser pécuniairement parlant. Bon, je découvris rapidement que j'avais d'autres atouts. Je me souviens avec tendresse d'une liaison assez longue pour avoir compté. Nous l'appellerons Charles. Je le rencontrai en bord de nuit un soir de demie-lune. Le lendemain, je m'éveillais dans un immense appartement dont les fenêtres interminables donnaient sur la Concorde. Les rayons matinaux s'écrasaient légèrement sur le parquet en chêne. Il me fallut quelques minutes pour retrouver mon amant dans ce vaste espace qu'Elle déco avait forcément shooté un jour. Ce fut le début d'une aventure où pas un jour ne se passait sans un cadeau ou une surprise. J'avais bien parfois quelques scrupules mais je me laissais faire, Charles avait après tout l'air ravi d'être si prodigue, que demander de plus ? Un matin, je sortai de mon porche d'immeuble lorsque je compris tout de suite. Une belle mécanique rutilante et décapotée m'attendait sagement en clignant de l'essuie-glace.

Je n'eus pas besoin d'ouvrir la carte glissée sur le pare-brise pour y reconnaître l'ardeur de cet hidalgo qui devenait vraiment encombrante. Ce n'est pas tant le prix du jouet qui me fit le retourner au concessionnaire, je reculai surtout devant la perspective sportive d'expliquer à mes géniteurs la génération spontanée de cette belle japonaise rouge enfer aux chromes rutilants.

mercredi 11 mars 2009

Vacances en Hypocondrie



Connaissez-vous l'Hypocondrie ? C'est une charmante contrée que je visite régulièrement lors de mes vacances, avec vaccins et carnet de santé bien à jour. On a beau être Diable, on n'en tient pas moins à sa peau. La frontière d'Hypocondrie se traverse sans vraiment s'en rendre compte, pas de formalité de douanes ni de visa, un simple bobo suffit et la crise nationaliste se déclenche toute seule. Argh, non seulement je vais mourir (oui je sais comme tout le monde mais bon sang, je suis le Diable) mais en plus dans d'atroces souffrances (oui, il faut du théatral, du grandiose, des amis éplorés). Inutile de m'abreuver de rationnel (allons, un Diable, c'est immortel), Hypocondrie m'accueille dans un grand élan d'immigration choisie. Je fais alors régner la culpabilité et la terreur dans un rayon d'environ cinquante mètres autour de moi. Mon pauvre diablotin connait toutes les pharmacies, infirmeries ou urgences du globe. Il sait nommer toutes les maladies rares en anglais, grec ou japonais. Je suis mort bien des fois, de causes fort diverses mais toujours spectaculaires. Chikungunya vengeur ou méningite fulgurante ne sont que deux tampons dans une longue liste sur mon passeport. Ces voyages qui n'ont rien d'un long fleuve tranquille pour mon entourage surgissent bizarrement surtout en congés. A Paris, ils restent intérieurs et je maîtrise, seul, tant bien que mal, mes tsunamis d'angoisse. On pourrait croire que je me ruine en médecins. Il n'en est rien. Là encore, la pensée magique me persuade que si on ne va pas consulter, logiquement rien de définitif ne vous arrive.

Lorsque je dois vraiment aller voir ces bourreaux, je décris les symptômes, même faux ou incomplets, qui vont leur permettre de me rassurer (aidé le cas échéant par mes recherches sur le web qui est un vrai Club Med pour hypocondriaques). Cela fonctionne une ou deux heures puis je me rappelle que j'ai menti à cet imbécile au caducée ... argh, je vais mourir encore. Le ridicule n'a jamais tué ? En êtes vous si sûrs ?

lundi 9 mars 2009

Un esprit ceint dans un corset


J'ai déjà disserté sur le sport, ses joies viriles et ses sources éternelles de bonnes résolutions trimestrielles. Une amie bien intentionnée à même réussi récemment à me faire faire le pitre sur une Oui-feet avec objectif de perte pondérale affiché en grosses lettres qui clignotent sur écran et postures de yoga grotesques à pratiquer dans le vide. Me faire ça devant mon diablotin ! La marque au Oui serait mieux inspirée de proposer à la vente un WiiJa. Vous connaissez cette plaquette mobile qui permet aux esprits libres de s'exprimer ? Je suis sûr que sa déclinaison en version playmote serait un vrai succès. Au delà du vil marketing, l'esprit sportif alimente en particulier beaucoup les conversations du lundi ou plus généralement des jours d'après match chez les mortels. Il me revient une scène de machine à café du temps où j'exerçais mes talents professionnels (si, si) dans une direction commerciale. Deux commerciaux devisaient gentiment alors que j'hésitais depuis cinq minutes entre un 2 ou un 4 sans sucre. C'est une phrase qui déclencha tout : "tu as vu le rugby samedi, c'était viril", et l'autre de répondre que ce n'était pas un sport pour les diables.

C'est comme si le jus du café s'était arrêté de couler, une faille d'espace-temps qui s'emplit d'un coup de toute la bêtise du monde. Je levai les cornes pour demander ce qu'était un sport pour les diables ... point de croix et hockey ? boxe en talons aiguilles ? patinage sur formule un ? Tandis que l'un des mortels bredouillait, l'autre se rachetait en passant par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Attendri par cet acte de militant rainbow à l'insu de son plein gré, je laissais ces esprits ceints et corsetés méditer ma sortie, en me retirant comme un prince des ténèbres. Ha mais !

samedi 7 mars 2009

Journée de la bonne copine


Je rends ici hommage à toutes ces filles que je n'ai pas aimées avant. Elles furent forcément les premières que je mettais dans la confidence de ma diablerie. Souvent, soeur ou amie, simple fée ou ombre maternelle, elles ignoraient combien ce flot continu de paroles m'était si nécessaire, souffle presque vital. Me raconter, me redire, me détailler, l'ego du Diable les attirait comme un trou noir. Certaines en tombèrent même amoureuses, me forçant à m'expliquer, encore moi et moi. J'espère seulement que cette vague verbale à sens unique ne vous a pas trop noyées les filles. Hommage à vos courages, à vos combats, à cette moitié d'humanité dont, parfois, je partage les rêves. Orage à vos faiblesses, à vos larmes si faciles, à cette moitié de nous qui ne réveille en moi aucune ardeur. J'éprouve parfois ce sentiment bizarre de vous croiser sans vous voir vraiment, trop occupé avec l'autre moitié peut-être.

Etrange cette journée de la femme qui sonne comme une affection honteuse. Ne songer à vous qu'une fois dans l'année ? Allons, vous occupez mes pensées bien plus souvent. Qu'elles ne soient pas coquines ne les rend pas moins ardentes que diable.

jeudi 5 mars 2009

Le Diable au corps


Comme j'ai constaté qu'il n'y a que ça qui vous intéresse (ne mentez pas, j'ai les chiffres) et que je suis prêt à toutes les compromissions, voici encore du stupre et de la luxure. Chacun a ses préjugés et si les diablotins sont affublés de bien des vilenies, le Diable traine aussi son lot d'images toutes faites sur ces pauvres mortels dont l'existence hésiterait entre packs de bières/match de foot et bigoudis/migraine. En même temps, j'ai quelques excuses. Après avoir assumé ma nature sulfureuse, j'inaugurai une période plutôt active en terme de grignotages sexués. Je découvris alors que beaucoup de mes messieurs-croques portaient une trace suspecte à l'annulaire gauche et trimballaient le siège à trolls à l'arrière de la BM (oui, il fallait vraiment qu'il soit al dente pour accepter une marque française). Il m'arriva même d'entretenir un certain temps (disons quelques semaines) des semblants d'aventures avec quelques uns de ces acrobates de l'agenda. Loin de moi tout jugement sur ce mode de vie (j'ai hésité sur l'orthographe), ma largesse d'esprit est légendaire sur ces sujets. Elle fut cependant mise à l'épreuve lorsqu'un soir, après un pique-nique fort agréable en après-midi avec un certain L., je répondis innocemment à l'interphone de mon appartement. Une voix de femme plutôt pressante me répondit.

Madame L. venait ainsi défendre dans le désordre son mariage, ses enfants, sa vie, son oeuvre qu'affreux démon, je piétinais allégrement des sabots. Je n'eus guère d'arguments à formuler devant les accusations de détournement, les décibels étant très vite montés en même temps que les pleurs. Vérifiant qu'aucune caméra de M6 n'était tapie dans le couloir, je maudis L. et sa manie des post-it dans sa veste Armani et me promis de l'inviter rapidement à gérer ses problèmes. Magnanime, je gérai rapidement pour lui le choix de couper ce mauvais scenario.

mardi 3 mars 2009

Au Diable les varices


Je poursuis les vieux de ma hargne légendaire mais qu'est ce que je m'ennuierais sans eux ! Une octogénaire suédoise a oublié (!!!) toutes ses économies dans un tramway soit l'équivalent de 44 000 euros. Outre le carambolage déjà hilarant entre ces deux mots octogénaire et suédoise qui doit calmer les ardeurs de plus d'un mortel, la nouvelle montre encore une fois que je n'ai pas besoin de lever la griffe pour introduire dans vos vies ce zeste d'imprévu. Comment diable peut on oublier ses économies dans un tramway ? L'étourdie a assuré qu'elle avait réuni la somme pour aller la déposer chez son banquier. En ces temps de débandades financières, j'ai presque envie de lui dire que l'intention était déjà d'une naïveté déconcertante (y a t'il plus risqué qu'une banque en ce moment ?). Là où la candeur touche au sublime, c'est que la vieille dame doute à voix haute qu'une bonne âme lui ramène son butin. Le blanc a beau venir aux cheveux des suédoises, elles restent blondes à l'intérieur et cela leur va plutôt bien.

Non, je n'irai pas jusqu'à supposer que cet argent provenait de films suédois vantant les mérites du massage, spécialité bien connue de la contrée, même s'il me plait à penser que Mamy recyclait ses couronnes durement gagnées à la sueur de son ... front. Le blanchiment d'argent grâce à Alzheimer, il fallait y penser.

jeudi 26 février 2009

L'enfer vert kaki - épisode 4


Ainsi s'écoule le temps militaire, de routines décérébrantes en rencontres malgré tout enrichissantes. Qu'on ne s'y trompe pas, j'appréciais ces contacts qui me permettaient de me replonger dans une réalité du monde très éloignée de mes codes d'étudiant en école de commerce. Je redécouvrais que des garçons intelligents pouvaient être analphabètes (et l'inverse) et que nous pouvions discuter des heures. Un germe de conscience sociale pour le Diable ... J'étais proche d'un garçon amusant et notre amitié se scella en déclenchant à la cantine du midi une véritable émeute. C'est en arrivant à une table où était déjà installé un groupe de (très) grands blacks que je sentis l'orage poindre sous les regards. Il me suffit d'une blague salace un poil trop appuyée et la première assiette vola. Cinq ou six black panthers en furie promettaient, déjà debouts, de nous écharper. L'action se passa très vite et d'autres mortels vinrent jouer du poing sans que je comprenne vraiment pourquoi. Le chaos envahit la cantine, je réussis à m'éclipser par miracle (hé hé) avec mon compagnon de forfaiture. Nous ne fûmes même pas inquiétés les jours suivants à l'infirmerie. Les occasions de croquer du mortel ne manquaient toujours pas, du voisin de chambre qui tenait farouchement à se dévêtir sous mon nez aux confidences sur les effets d'un bromure mythique au petit déjeuner. Avec mes habits civils que je retrouvais quelques jours avant mon départ, cela ne fit qu'empirer. J'errais comme vos âmes en peine dans les couloirs quelques heures avant ma libération. Un gradé blond et épais devant sa chambre me demanda d'un air plein de reproches si j'étais réformé et si je partais en soirée.

Il parut peiné de ma réponse mais se mit à sourire quand je lui rétorquai crânement mon allergie à la poussière. Il s'engagea alors dans une incroyable liste de ses propres blessures de guerre en me dévoilant certaines des cicatrices que lui avait laissé sa vie en kaki. Au fil de ses anatomies tatouées, je levai peu à peu un sourcil en lui promettant intérieurement les feux de l'enfer s'il continuait. Mon exploration scientifique et méticuleuse de ses terres émergées ou secrètes commença en le poussant dans sa chambre d'un bras ferme. Réconcilié enfin avec la "graditude", je faillis rater le camion vert et brun qui nous ramenait vers la vie civile, presque à regret.